Titre original: | Sahara |
Réalisateur: | Pierre Coré |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 86 minutes |
Date: | 01 février 2017 |
Note: |
Lassés d’être les souffre-douleur de leur communauté, Ajar le serpent et son pote Pitt le scorpion décident de tenter leur chance dans l'oasis voisine où vit la haute bourgeoisie du désert saharien et d'y retrouver Eva, une belle serpente dont Ajar est tombé fou amoureux. C’est le début de folles aventures qui les amèneront à traverser le désert à la poursuite de l’amour et plus encore à la découverte d’eux-mêmes…
Sahara marque les débuts à la réalisation de Pierre Coré. Après un court métrage remarqué et salué (The Little Cat is dead (2012)), le réalisateur et co-scénariste revient ainsi à une thématique qu’il apprécie, c’est-à-dire le road-movie qu’il avait abordé dans celui-ci. On découvre ainsi des personnages attachants qui vont se lancer dans une quête pour retrouver une serpent qui s’est fait enlever par un dangereux individu. Ajar le serpent et son fidèle ami un scorpion partent ainsi à l’aventure avec Gary le jeune frère d’Eva. Au fil de leur péripétie, ils vont faire de nombreuses rencontres et affronter de nombreux dangers qui non seulement vont les amener à s’interroger sur leur nature même.
Alors que les grands studios américains (Walt Disney Animations studios, Pixar animations, Twentieth Century Fox Animation, DreamWorks Animation, Illumination Entertainment) ont donné leurs lettres de noblesse à l’animation et créer des univers magiques et des personnages cultes, Sahara montre la volonté des jeunes studios La Station Animation et Mikros Montréal (Mune, le Petit Prince) de proposer un grand film d’animation familial rendant hommage aussi bien au cinéma d’animation mais aussi à de nombreux classiques (le clin d’œil à la Planète des singes (1968) est parfaitement amené). Le scénario coécrit par Pierre Coré, Nessim Debbiche et Stéphane Kazandjian est suffisamment travaillé pour permettre deux lectures de ce film. Ainsi le jeune public pourra apprécier ces multiples personnages principaux (Ajar, Eva, Pitt, Gary) mais aussi les nombreux secondaires (Chef, Chef, Ver luisant, Georges, Omar et surtout Poisson des sables).
La volonté du réalisateur est ainsi de revenir aux sources mêmes des films d’animation c’est-à-dire de proposer un scénario suffisamment riche dont les dessins animés ne servent qu’à illustrer et servir cette histoire et non à cacher la pauvreté de ses fondations. De la même manière en donnant enfin à des animaux souvent rejetés par l’animation et qualifiés de dangereux les rôles principaux, Sahara tranche aisément avec les longs métrages français d’animation actuels. La grande force également de Sahara est de brasser avec intelligence plusieurs thématiques comme la confrontation des classes, les premiers amours, le racisme, les substances dangereuses, l’adolescente et par certaines idées l’endoctrinement.
Certes l’animation honorable n’arrive pas à égaler les prouesses techniques des derniers films d’animation Pixar et Walt Disney Animation Studios mais son scénario riche et originaux et ses nombreux personnages retiennent toute notre attention. De la même manière, Sahara bénéficie d’un casting vocal impressionnant dans lequel on aura le plaisir de retrouver Omar Sy (Ajar), Louane Emera (Eva), Franck Gastambide (Pitt), Vincent Lacoste (Gary), Ramzy Bedia (Chef Chef), Clovis Cornillac (Ver Luisant), Jean Dujardin (Georges), Grand Corps Malade (Omar), Reem Kherici (Alexandrie), Jonathan Lambert (Michael), Sabrina Ouazani (Alexandra), Marie-Claude Pietragalla (Pietra), Mathilde Seigner (Rita), Michaël Youn (Poisson des sables), Roschdy Zem (Saladin).
Vu le 29 janvier 2017 au Gaumont Disney Village, Salle 16 place A16
Note de Mulder: