L'ascension

L'ascension
Titre original:L'ascension
Réalisateur:Ludovic Bernard
Sortie:Cinéma
Durée:103 minutes
Date:25 janvier 2017
Note:

« Pour toi, je pourrais gravir l’Everest !» Samy aurait mieux fait de se taire ce jour-là... D’autant que Nadia ne croit pas beaucoup à ses belles paroles. Et pourtant… Par amour pour elle, Samy quitte sa cité HLM et part gravir les mythiques 8848 mètres qui font de l’Everest le Toit du monde. Un départ qui fait vibrer ses copains, puis tout le 9-3 et c’est bientôt la France entière qui suit avec émotion les exploits de ce jeune mec ordinaire mais amoureux. A la clé, un message d’espoir : à chacun d’inventer son avenir, puisque tout est possible.

Critique de Mulder

«C’est d’abord une histoire universelle. Je crois que dans la vie nous avons tous un Everest à gravir… Il peut être physique, professionnel ou intellectuel. Chaque jour nous apporte un projet, une vision, une envie d’aller plus loin, de faire quelque chose de plus.» - Ludovic Bernard

Nous avons tous des rêves et nous sommes pour la plupart prêts à nous y investir totalement pour y arriver. C’est ainsi que d’un livre relatant un exploit surhumain est né est une des plus belles comédies de ce début d’année. Si l’ascension est une histoire universelle, c’est surtout celle d’un jeune de banlieue qui décide un jour par amour pour la femme dont il est amoureux depuis son enfance de partir gravir le plus haut sommet du monde (8848 mètres). L’Ascension suit donc le parcours de ce rêveur tiraillé entre sa famille, ses amis et celle pour qui il est prêt à tout de réussir quelque chose dans sa vie par lui-même.

En mixant la comédie et le film d’aventure, L’Ascension s’impose comme une des premières excellentes surprises de ce début d’année. Le film marque les débuts à la réalisation de Ludovic Bernard. Ancien premier assistant sur plusieurs films, il a pu faire son expérience au côté de plusieurs grands réalisateurs comme Luc Besson, Guillaume Canet et Matthieu Kassovitz. Son premier film prend volontairement quelques distances par rapport au roman original notamment par l’origine du personnage principal et surtout en créant le personnage de Nadia qui est à l’origine du départ de Samy pour partir dans une aventure, un exploit sportif surhumain…

La grande force du scénario est de nous immerger totalement dans cette aventure et de nous livrer un personnage atypique et aussi à l’image actuelle de notre société. C’est de ses exploits qu’il va enfin pour s’imposer et trouver sa place. On comprend aisément que le parcours pour arriver en haut de l’Everest sera non seulement pour lui un défi psychologique, physique mais surtout un moyen symbolique de montrer qu’il y a une vie en banlieue et des personnes capables de se battre pour leurs rêves même si ils n’ont pas toutes les bonnes cartes en main (le personnage principal est au chômage quand le film débute).

L’Ascension aussi montre que pour réussir une bonne comédie il ne faut pas forcément des têtes d’affiche mais surtout un excellent scénario, un réalisateur totalement investi et capable de faire face à toutes les difficultés et un casting en phase avec son sujet. C’est en étant un témoignage juste de la vie en banlieue et en donnant la parole à des personnages ordinaires capables d’actions extraordinaires que le film touche aisément le cœur des spectateurs.

Une nouvelle fois, l’Ascension montre qu’une bonne comédie pour être générationnel doit proposer une véritable originalité pour séduire le public. On comprend aisément que le film ait obtenu le Grand Prix et le Prix du Public samedi dernier pendant le festival de l’Alpe d’Huez. Rares sont les films qui nous touchent autant et nous font rire pratiquement en même temps. Le duo formé par les jeunes comédiens Ahmed Sylla et Alice Belaïdi est parfaitement opérationnel et constitue aisément l’un des points forts du film.

Vu le 23 janvier 2017 à l’UGC Ciné-cité Bercy, salle 33

Note de Mulder: