American Pastoral

American Pastoral
Titre original:American Pastoral
Réalisateur:Ewan McGregor
Sortie:Cinéma
Durée:108 minutes
Date:28 décembre 2016
Note:

L’Amérique des années 60. Autrefois champion de sport de son lycée, Seymour Levov, dit « le Suédois », est devenu un riche homme d’affaires marié à Dawn, ancienne reine de beauté. Mais les bouleversements sociopolitiques de l’époque font bientôt irruption dans la vie bourgeoise, en apparence idyllique, de Seymour. Lorsque sa fille adorée, Merry, disparaît après avoir été accusée d’acte terroriste, il part à sa recherche pour que sa famille soit de nouveau unie. Profondément ébranlé par ce qu’il découvre, il doit affronter le chaos qui secoue la société américaine et jette les bases d’un nouveau monde. La vie de famille ne sera plus jamais la même…

Critique de Mulder

American Pastoral marque les débuts assez prometteurs à la réalisation du comédien Ewan McGregor (Trainspotting (1996), Star Wars episode I,II,III (1999,2002,2005), Piégée (2012), The Impossible (2012), Jane got a gun (2015)..). Ce film est l’adaptation du roman homonyme de Philip Roth (1997) qui a connu un véritable succès public et critique en remportant en 1998 le prix Pultizer de la fiction 1998 ainsi que le prix du meilleur livre étranger.

Derrière le portrait de cette famille américaine en pleine crise se dresse en filigrane derrière celui d’une Amérique en pleins bouleversements sociaux et ethniques. Alors que le peuple afro-américain commence à revendiquer leurs droits et à manifester massivement, que l’homme s’apprête à marcher sur la lune, la famille Levov vivant dans d’excellentes conditions va se retrouver en plein dans une affaire de terrorisme dans laquelle leur fille semble être impliquée. En effet, alors que Seymour Levov est un fils modèle issu d’une classe aisée voué à reprendre une affaire familiale en pleine évolution, que son épouse est l’ancienne miss New Jersey de 1949, leur fille est en lutte permanente non seulement comme son bégaiement dont elle souffre mais aussi contre la guerre du Viet Nam et les inégalités sociales de plus en plus nombreuses. Endoctrinée, elle finira par commettre un acte impardonnable et se résoudra à prendre la fuite et à vivre en marge de la société. L’histoire du film se déroule ainsi sur de nombreuses années et après une introduction à une époque plus récente due à l’organisation d’une rencontre d’anciens élèves le frère du personnage principal raconte ainsi à un ancien élève les déboires de celui-ci mort récemment.

Une des nombreuses qualités d’American pastoral est de trancher avec tous les films sortis récemment et à revenir de manière juste sur une période charnière des Etats-Unis. Le scénariste John Romano, ancien producteur délégué sur de nombreux films (La défense Lincoln (2011) réussit à capter toute l’essence d’un best-seller mémorable et nous propose ainsi un véritable drame psychologique mélangeant thriller et drame social et religion. Le soin apporté aussi bien à la photographie du film signée par Martin Ruhe (Night run (2015), Harry Brown (2011) permet au premier film d’Ewan McGregor de s’imposer aisément comme une des bonnes surprises de cette année. Certes, la mise en scène un peu trop académique et donc impersonnel aurait pu faire preuve d’une certaine audace au lieu de se complaire à respecter une forme traditionnelle. Reste que la qualité indéniable du casting donne au film une véritable aura.

Le film bénéficie ainsi dans les rôles féminins principaux de la présence de la comédienne Jennifer Connelly (Phenomena (1985), Les hommes de l’ombre (1995), Dark city (1998), Hulk (2003), Noe (2014)) dans l’un de ses meilleurs rôles à ce jour. Loin de se contenter d’être une des plus belles comédiennes actuelles, elle casse volontairement son image trop lisse pour faire de son personnage une ancienne Miss America le portrait d’une mère blessée par l’attitude de sa fille et tiraillée entre ses rêves avortées et son rôle de femme au foyer. De la même manière on retrouve avec un véritable plaisir Dakota Fanning, (Man on fire (2004), La guerre des mondes (2005), la saga Twilight (2009-2012)..). Le réalisateur bénéficie d’un casting solide lui permettant de réaliser un premier film réussi. Derrière ce drame familial, American Pastoral nous touche, nous émeut et surtout par une scène finale très réussie et montre qu’un excellent livre peut donner vie à un film intéressant et réussi sans forcément tomber dans l’adaptation fidèle ni une reproduction sans âme plate et trop lisse.

Vu le 29 décembre 2016 à l’UGC Ciné-cité Les Halles, salle 23, en VO

Note de Mulder: