Fondateur (Le)

Fondateur (Le)
Titre original:Fondateur (Le)
Réalisateur:John Lee Hancock
Sortie:Cinéma
Durée:115 minutes
Date:28 décembre 2016
Note:

Dans les années 50, Ray Kroc rencontre les frères McDonald qui tiennent un restaurant de burgers en Californie. Bluffé par leur concept, Ray leur propose de franchiser la marque et va s'en emparer pour bâtir l'empire que l'on connaît aujourd'hui.

Critique de Mulder

Il serait difficile de voir dans le personnage Ray Kroc qu’un simple homme d’affaires prêt à tout pour réussir. Cet ancien vendeur de machines à milk-shakes devenu milliardaire en transformant un simple restaurant vendant hamburgers, des frites et des boissons à deux frères Richard et Maurice McDonald dans un premier temps en plusieurs franchises puis en un véritable réseau omniprésent aux Etats-Unis et dans le reste du monde, était surtout un visionnaire avisé et très bien conseillé. Un tel sujet ne pouvait pas échapper à Hollywood et le scénario de Robert Siegel après avoir longtemps été classé en 2014 dans la fameuse liste noire donne enfin naissance à un film passionnant et surtout se focalisant sur les premières années du géant de la restauration rapide McDonald’s.

Le film suit donc habilement la carrière de Ray Kroc en tant qu’employé au développement du concept mis en place par les deux frères McDonald puis à son ascension et à la création d’un véritable empire. La force du scénario est de ne pas se contenter uniquement de nous montrer les rouages et les balbutiements du monde de la restauration rapide mais surtout de présenter un personnage qui à force d’investissement et bien entouré réussit à enfin devenir un véritable modèle de réussite. Certes, il aurait été intéressant de faire un parallèle entre les différents reproches de qualité adressés envers McDonald’s et de ses méthodes de diversifications mondiales mais le film présente suffisamment d’intérêt pour être suivi avec une véritable attention. Par un curieux hasard, le précédent film de John Lee Hancock Jr. parlait également de la confrontation entre deux personnalités celle du producteur hollywoodien Walt Disney et de la romancière Pamela L. Travers. Dans ces deux films, on reconnait la volonté du réalisateur de revenir aux véritables sources de l’Amérique dans laquelle à force de travailler dur et de se battre pour ses idées il est encore possible de construire des fondations solides.

Pour interpréter un tel personnage haut en couleur, il fallait trouver un comédien capable d’être aussi bon dans des moments dramatiques que comiques et surtout ayant l’allure d’un commercial né. C’est le comédien Michael Keaton qui donne ici au film toute sa force. Sa carrière bien rempli lui aurait permis depuis les années 80 de travailler à plusieurs reprises avec Tim Burton (BeetleJuice (1998), Batman (1989), Batman Le défi (1992)), mais aussi Ron Howard, Harold Ramis, Steven Soderbergh, Quentin Tarantino et plus récemment d’envisager des rôles nettement plus remarqués comme dans Birdman d'Alejandro González Iñárritu (2014), Spotlight (2015) de Thomas Mc Carthy et prochainement d’être dans le très attendu Spider-Man: Homecoming de Jon Watts (2017). Il livre ici tout simplement l’une de ses meilleures interprétations. Le reste du casting est aussi au diapason et on retrouve avec plaisir des comédiens que nous apprécions comme Nick Offerman (Dick McDonald), John Carroll Lynch (Mac McDonald), Laura Dern (Ethel Kroc), Linda Cardellini (Joan Smith), Patrick Wilson (Rollie Smith)

Le fondateur constitue aisément un des meilleurs films de cette fin d’année 2016 et ils nous tardent de le revoir lors de sa sortie prochaine en vidéo et en espérant que celle-ci soit suffisamment remplie de bonus tout aussi passionnants que ce film.

Vu le 29 décembre 2016 au Gaumont Opéra Côté Premier, salle 01, en VO

Note de Mulder: