Hedi, un vent de liberté

Titre original:	Hedi, un vent de liberté
Réalisateur:	Mohamed Ben Attia
Sortie:	Cinéma
Durée:	93 minutes
Date:	28 décembre 2016
Note:

Kairouan en Tunisie, peu après le printemps arabe. Hedi est un jeune homme sage et réservé. Passionné de dessin, il travaille sans enthousiasme comme commercial. Bien que son pays soit en pleine mutation, il reste soumis aux conventions sociales et laisse sa famille prendre les décisions à sa place. Alors que sa mère prépare activement son mariage, son patron l’envoie à Mahdia à la recherche de nouveaux clients. Hedi y rencontre Rim, animatrice dans un hôtel local, femme indépendante dont la liberté le séduit. Pour la première fois, il est tenté de prendre sa vie en main.

Critique de Mulder

Hedi est le premier film écrit et réalisé par Mohamed Ben Attia dont l’action se passe à Kairouan en Tunisie peu après le printemps arabe. On découvre le personnage d’Hedi tiraillé entre une femme avec laquelle il devrait se marier, sa mère qui contrôle pratiquement toute sa vie et une rencontre avec une animatrice d’un hôtel local dont il va tomber amoureux. Ce personnage à la vie trop sage et réservée va réellement revoir sa manière de vivre quitte à s’opposer aux traditions de son pays et surtout à une mère trop protectrice et autoritaire.

Le cinéma indépendant permet souvent d’aborder des thématiques intéressantes librement sans avoir à se soucier des dictats de grands studios dont la principale priorité est de capitaliser au mieux sur le succès quitte à proposer des œuvres aseptisées et manquant cruellement de naturel. En cela Hedi, un vent de liberté apporte réellement des thématiques intéressantes sur un pays en voie de reconstruction et d’émancipation. Coincé entre son héritage culturel et sa volonté de changer de vie, de prendre ses propres décisions le film nous interpelle, nous passionne et s’impose comme une des bonnes surprises du mois.

Certes, on aurait aimé un rythme un peu plus soutenu et surtout voir une réelle position du réalisateur et scénariste face à son pays en plein mouvement. On se doute qu’une partie du film est autobiographique (l’allusion à Peugeot renvoie au fait que celui-ci ait travaillé pour Citroen pendant de longues années). Le réalisateur a su également parfaitement s’entourer et on retrouve ainsi dans les deux rôles principaux Majd Mastoura et Rym Ben Messaoud de jeunes comédiens à l’avenir prometteur.

Les thématiques du mariage, du travail, de la recherche de sa propre indépendance sont parfaitement mises en valeur par un scénario intéressant et qui constitue l’une des forces de ce film. Il est toujours intéressant de découvrir une autre forme de cinéma qui n’est ni américaine, ni européenne afin de mieux comprendre quelle forme peut prendre un film et surtout son degré de liberté.

Vu le 17 décembre 2016 au Louxor , en VO

Note de Mulder: