Dalida

Dalida
Titre original:Dalida
Réalisateur:Lisa Azuelos
Sortie:Cinéma
Durée:124 minutes
Date:11 janvier 2017
Note:

De sa naissance au Caire en 1933 à son premier Olympia en 1956, de son mariage avec Lucien Morisse, patron de la jeune radio Europe n°1, aux soirées disco, de ses voyages initiatiques en Inde au succès mondial de Gigi l’Amoroso en 1974, le film Dalida est le portrait intime d’une femme absolue, complexe et solaire... Une femme moderne à une époque qui l’était moins ... Malgré son suicide en 1987, Dalida continue de rayonner de sa présence éternelle.

Critique de Mulder

« Moi, je vis d'amour et de danse
Je vis comme si j'étais en vacances
Je vis comme si j'étais éternelle
Comme si les nouvelles étaient sans problèmes
Moi, je vis d'amour et de rire »
Dalida - Laissez-moi danser

Iolanda Cristina Gigliottinote (Dalida) reste lontemps après sa mort survenue le 3 mai 1987 à 54 ans une des chanteuses françaises les plus appréciées du public. Avec un répertoire d’environ deux mille chansons, de plus soixante-quinze millions de disques vendus , elle a connu une carrière internationale et a chanté dans de nombreuses langues (allemand, anglais, arabe égyptien, arabe libanais, espagnol, Français, grec, hébreu, japonais, néerlandais et italien). Considéré avec Claude François et Edith Piaf comme l’un des artistes les plus adulés de notre époque, ainsi après La môme (2007, Olivier Dahan), Cloclo (2012, Florent Siri) voici le biopic sur Dalida qui revient intelligemment sur sa longue carrière, ses relations amoureuses (notamment avecLuigi Tenco, Lucien Morisse, Lucio, Richard Chanfray). Par de nombreux flashbacks, le film nous présente ses nombreuses relations avec son père, son frère occupant une place importante et les hommes de sa vie.

La grande force du sixième film de Lisa Azuelos dont elle signe également le scénario avec la collaboration du frère de Dalida Bruno Gigliotti (Orlando) est de ne pas proposer une hagiographie mais un véritable portrait d’une femme libre et en avance par rapport aux mœurs de son époque. Véritable boulimique de travail entre une discographie très fournie et de nombreux spectacles, le film s’attarde plus à nous présenter les coulisses que de simples numéros musicaux (pourtant ici nombreux). Le film balaie ainsi de manière passionnante sa longue carrière et nous montre ses différentes tentatives de suicides, ses nombreux échecs sentimentaux, ses faiblesses et ses nombreuses réussites dans sa longue carrière de 1954 à 1987 tout en gardant un rythme fluide et un montage permettant d’alterner les nombreux prestations scéniques et sa vie privée.

A chacune des scènes du film, on ressent parfaitement l’affection qu’à la réalisatrice et scénariste Lisa Azuelos pour cette icône de la musique populaire française. Loin d’avoir une simple volonté de réhabiliter cette artiste et mieux expliquer ce qui l’a poussé à ses différentes tentatives de suicide, la réalisatrice préfère nous montrer les différents moments difficiles qu’elle a traversés et qui ont forgé son caractère. Cette fatalité à toujours s’attacher à des amants marqués par un destin funeste nous montre à quel point cette artiste est marquée par un destin tragique. La réalisatrice réussit parfaitement à rendre crédible à l’écran la reconstitution historique d’une époque passée. Tout est fait ici pour donner une véritable crédibilité historique à l’histoire et nous proposer un biopic passionnant.

Pour donner vie à une telle histoire, il fallait également trouver les bons interprètes et surtout une comédienne pouvant redonner vie à la mythique Dalida. Le choix s’est porté judicieusement sur la jeune comédienne débutante Sveva Alviti. Elle incarne à la perfection Dalida avec ses nombreuses blessures sentimentales, sa force de caractère et sa passion d’être sur scène. On retrouve également au casting Riccardo Scamarcio (Orlando), Jean-Paul Rouve (Lucien Morisse), Nicolas Duvauchelle (Richard Chanfray), Alessandro Borghi (Luigi Tenco), Brenno Placido (Lucio), Niels Schneider (Jean Sobieski), Vincent Perez (Eddie Barclay), Patrick Timsit (Bruno Coquatrix) et Olivier Meurville (Claude Carrière). Ce casting parfaitement distribué permet de donner au récit toute sa force.

Après des comédies romantiques plutôt traditionnelles, Lisa Azuelos signe avec Dalida un film plus audacieux, mature et surtout revisite avec ferveur et un charme attractif la vie d’une icône musicale. On ne peut donc que vous encourager à découvrir au cinéma dès le 11 janvier 2017 ce film qui nous a conquis et surtout permet de découvrir une grande comédienne Sveva Alviti que l’on espère revoir prochainement au cinéma.

Vu le 30 novembre 2016 au Gaumont Disney Village, Salle 05 place A20, en VF,

Note de Mulder: