Jack Reacher : Never Go Back

Jack Reacher : Never Go Back
Titre original:Jack Reacher : Never Go Back
Réalisateur:Edward Zwick
Sortie:Cinéma
Durée:118 minutes
Date:19 octobre 2016
Note:

Jack Reacher est de retour, prêt à tout pour obtenir justice. Susan Turner, qui dirige son ancienne unité, est arrêtée pour trahison : Jack Reacher ne reculera devant rien pour prouver l'innocence de la jeune femme. Ensemble, ils sont décidés à faire éclater la vérité sur ce complot d'État.

Critique de Mulder

Publié en septembre 2013 le roman Jack Reacher Never Go Back est la dix-huitième aventure écrite par Lee Child et consacrée à cet ancien policier militaire. Le film reprend assez fidèlement la trame de ce roman et suit ainsi la précédente adaptation Jack Reacher réalisée en 2012 par Christopher McQuarrie (ici simplement producteur). Cette fois-ci, Jack Reacher se retrouve mêlé malgré lui face à un complot dirigé contre une de ses contacts arrêtée et accusée de meurtre. Le premier volet avait été un succès mondial et une suite était donc logique. On retrouve ainsi non seulement le comédien Tom Cruise dans le rôle-titre et au scénario et à la réalisation Edward Zwick (Glory (1989), Le dernier samourai (2003), Blood diamond (2006) et Le prodige (2014)). En changeant de réalisateur, le film voit également son approche modifiée. L’intrigue policière menée dans le premier volet laisse ici sa place à un thriller militaire efficace et aux nombreux rebondissements et ramifications.

Dès la première scène d’introduction du film, l’accent est mis sur la véritable force du personnage Jack Reacher qui recourt pas uniquement à sa force pour triompher mais aussi à ses qualités d’observation et de réflexion que nous avons pu découvrir dans les nombreux romans et dans le précédent film. Alors que les films d’action actuels semblent vouloir toujours faire plus en tentant d’impressionner par tous les moyens possibles les spectateurs, Jack Reacher Never Go Back préfère miser sur un scénario post 11 septembre. Certes un trafic d’armes est au centre du récit mais c’est surtout l’analyse des codes de l’armée américaine qui est mise en avant. Le personnage principal représente ainsi à lui seul les valeurs morales de l’Amérique actuelle. Un héros avec un véritable code moral prêt à tout et même à risquer sa vie comme le montre une des scènes pour faire triompher la justice.

Alors que les blockbusters récents ont tendance à recourir à un maximum d’effets spéciaux pour cacher la maigreur de leur scénario, Jack Reacher Never Go Back réussit à recréer l’ambiance des grands thrillers des années 80 dans lesquels tout reposait non seulement sur un scénario consistant mais aussi sur des interprétations solides. Le livre dont le film est l’adaptation fut consacré à sa sortie comme l’un des meilleurs de la saga Jack Reacher. Le film s’apparente ici à un mixte réussi pour ses scènes d’action de celles d’une autre adaptation cinématographique Jason Bourne. Elles sont ainsi tournées de manière violente et réaliste sans avoir recours à des effets spéciaux et autres effets superficiels. En suivant la croisade de Jack Reacher (Tom Cruise), sa supposée fille Samantha Dayton (Danika Yarosh) et Susan Turner (Cobie Smulders) on se retrouve plonger dans un road movie se déroulant dans différentes villes de la Louisiane (Nouvelle Orléans).

Le réalisateur réussit à créer un véritable climat inquiétant dans lequel les forces de l’ordre sont souvent corrompues et dans lequel il faut ne se fier à personne. Ce climat paranoïaque scie parfaitement au film et permet de s‘immerger dans un thriller passionnant et intimiste dans lequel toute surenchère est inutile. Une nouvelle fois la grande réussite du film revient à Tom Cruise qui sait parfaitement s’entourer non seulement par un réalisateur et scénariste ayant une véritable vision d’auteur (le scénario est également écrit avec Richard Wenk et Marshall Herskovitz) mais aussi de comédiens parfaitement en phase avec leur personne. On notera ainsi dans les seconds rôles la présence des comédiens Robert Knepper (série Prison Break), Aldis Hodge (série Leverage – Les justiciers) et Holt McCallany (Night Run (2015)) et dans un caméo celui de l’écrivain Lee Child lui-même (rôle d’un agent de la TSA).

Certes le précédent volet bénéficiait d’une réelle originalité et surtout de la présence d’un réalisateur surdoué Christopher McQuarrie (Mission impossible – Rogue nation (2015), pourtant cette suite ne démérite pas. Une nouvelle fois le film est un véhicule parfait pour montrer que Tom Cruise est un comédien accompli aussi à l’aise dans les nombreuses scènes de combat que dans des scènes dramatiques. Il avait déjà collaboré avec le réalisateur Edward Zwick pour le dernier Samouraï et ces retrouvailles réussies montrent bien la connexion entre lui et ce réalisateur. On notera aussi une excellente musique permettant au film de magnifier les nombreuses scènes d’action et signée par l’un des meilleurs compositeurs actuels, Henry Jackman.

Vu le 17 octobre 2016 au Gaumont Disney Village, Salle 11, en IMAX et VF

Note de Mulder: