Monde de Dory (Le)

Le monde de Nemo en novembre 2003 d’Andrew Stanton et Lee Unkrich s’était imposé comme un classique instantané de l’animation. Cette aventure au fond des mers avait non seulement conquis les critiques mais aussi les spectateurs du monde entier. Dans le premier film on découvrait donc Marin un poisson clown parti à la recherche son fils Nemo à travers les océans. Ce cinquième film d’animation des studios Pixar s’était imposé par son scénario d’une grande richesse, son animation magnifique comme un succès mondial avec plus de 937 millions de recettes. Il était inévitable qu’une suite allait voir le jour. Treize années plus tard, le réalisateur Andrew Stanton (épaulé cette fois par Angus MacLane) toujours également au scénario nous propose une nouvelle aventure en pleine mer avec l’un des personnages secondaires du Monde de Némo, Dory. En plus de treize ans l’animation a atteint un niveau de finesse et de perfection incroyable. Le scénario toujours aussi parfaitement ciselé nous permet de retrouver tous les personnages principaux du premier volet et d’en découvrir de nouveaux comme Hank, un amical poulpe à sept branches qui remporte totalement notre adhésion par son côté schizophrène et sa volonté de rejoindre à tout prix l’aquarium de Cleveland..

Contrairement au premier volet, le personnage principal Dory n’est pas à la recherche de son enfant mais de ses parents qu’elle a perdus enfant et surtout sa mémoire qui lui joue des tours par ses nombreuses défaillances. L’histoire commence donc avant les événements du Monde de Nemo en nous présentant l’enfance de son personnage puis un an après le périple de Marin pour retrouver Nemo. Une nouvelle fois toute la magie des classiques de Pixar opère et nous voilà de nouveau happé dans une grande aventure et dans une suite de rencontre les plus étonnantes les unes que les autres de Dory, Marin et Nemo. Ces aventures vont les amener en plein institut de la vie marine aux côtes de la Californie. Le scénario loin de vouloir être une simple redite du film Le Monde de Nemo prolonge avec plaisir ses aventures sous-marines et surtout attire intelligemment notre attention sur la défense des fonds marins et de leur écosystème.

En reprenant des thématiques qui sont chères à Pixar comme la famille, l’apprentissage, la découverte permanente et surtout la protection du milieu naturel, Le Voyage de Dory est un enchantement à chaque instant. Sans oublier tout ce qui a fait le charme et succès du premier film les studios Pixar ont surtout réussi une suite parfaite dans laquelle la musique de Thomas Newman comme dans le précédent film permet de réelle envolée lyrique et surtout de nous immerger totalement dans cette aventure. De la même manière on retrouve tout le savoir faire des studios Pixar dans cette manière de nous renvoyer à notre inconscient des bribes de notre passé. Ces scènes en plein institut de la vie marine sont d’une richesses visuelle et fournissent d’excellentes idées que l’on ne peut douter de l’attrait qu’il va générer auprès du public pour visiter de tels endroits et surtout attacher un regard attentif à la défense de notre nature et à son équilibre.

Le choix d’inverser les premiers rôles du premier volet entre le duo Marin, Nemo et Dory permet de redonner une toute nouvelle approche à ces personnages. On en apprend ainsi plus sur Dory tout en pouvant poursuivre les aventures de ce père très attentif à son fils. Toute l’action du film se passe de nouveau du point de vue de cette faune marine. L’homme ici n’occupe qu’un second rôle et surtout est représenté aussi bien comme un danger (scène de l’aquarium avec les mains de jeunes enfants) qu’un atout pour les protéger.

Les nombreux niveaux de lecture raviront tout aussi bien un jeune public mais également un public adulte. Le thème de la captivité et de la préservation des espèces occupe une place importante dans le récit. Loin de condamner ces instituts enlevant de nombreuses espèces de leur milieu naturel et en les donnant en spectacle aux nombreux spectateurs du parc, le film s’avère un divertissement familial d’une intelligence rare.

On retrouve également au casting vocal original comme dans le précédent volet Ellen DeGeneres (Dory),Albert Brooks (Marin) et le réalisateur Andrew Stanton (Crush) et au casting vocal français Céline Monsarrat (Dory) et Franck Dubosc (Marin). A cela vient se rajouter Kev Adams (le dauphin Bailey) et Mathilde Seigner (Destinée). La continuité entre les deux films est ainsi assurée totalement à notre plus grand plaisir et on replonge avec le même plaisir en plein océan avec ses personnages attachants et passionnants.. Le monde de Dory s’impose tout simplement comme un chef d’œuvre à voir et revoir et qui rendra à tous les adultes leur âme d’enfant. Un film d'animation tout simplement inoubliable

Vu le 8 juin 2016 au Gaumont Champs-Elysées Marignan, Salle 5, en VF

Note de Mulder: