Danseuse (La)

Danseuse (La)
Titre original:Danseuse (La)
Réalisateur:Stéphanie Di Giusto
Sortie:Cinéma
Durée:120 minutes
Date:29 septembre 2016
Note:

Rien ne destine Loïe Fuller, originaire du grand ouest américain, à devenir une icône de la Belle Epoque et encore moins à danser à l’Opéra de Paris. Même si elle doit se briser le dos et se brûler les yeux avec ses éclairages, elle ne cessera de perfectionner sa danse. Mais sa rencontre avec Isadora Duncan, jeune prodige avide de gloire, va précipiter sa chute.

Critique de Mulder

Projeté dans le cadre de la sélection Un certain Regard lors du festival de Cannes en mai dernier, le premier film co-écrit (avec Sarah Thibau) et réalisé par Stéphanie Di Giusto est assurément l’une des bonnes surprises de l’année. On découvre ainsi une jeune femme en plein grand Ouest américain, Loïe Fuller qui souhaite devenir danseuse et prête à travailler durement pour y arriver. Elle quitte ainsi les Etats-Unis pour se rendre à Paris avec l’espoir de pouvoir danser à l’opéra de Paris.

Derrière ce portrait d’une jeune femme de la Belle Epoque, la réalisatrice nous dresse un biopic intéressant et parfaitement mis en scène sur Loïe Fuller. Cette grande pionnière de la danse moderne s’est fait connaitre par sa technique de faire tourner des voiles dans des chorégraphies magnifiques. Certes les scénaristes prennent un certain recul face à ce personnage historique mais c’est d’autant plus pour nous livrer un film gracieux et d’un romantisme rare. On découvre ainsi une véritable artiste se donnant corps et âme à son métier afin de rester toujous aussi parfaite et satisfaire l’attente de son public de plus en plus important.

Nous ne pouvons qu’être totalement conquis par La danseuse dont la comédienne Soko est juste parfaite de sensibilité. Une grande part de la réussite de ce film lui incombe. Comédienne et chanteuse, La danseuse lui permet enfin de se révéler à un grand public et de confirmer que derrières ses nombreux seconds rôles remarqués (A l’origine (2008, Augustine (2012), Dans les cordes (2006)..) se dresse tout simplement l’une des meilleures comédiennes actuelles. Le casting parfaitement en phase permet également de retrouver dans des rôles convaincants Gaspard Ulliel, Mélanie Thierry, Lily-Rose Depp, François Damiens et Denis Ménochet.Une fois de plus, la danseuse montre ce que devrait être le cinéma actuel soit un véritable moyen de transmettre des idées à un public et de s’appuyer non pas sur des effets spéciaux à outrance mais sur des comédiens prêts à s’investir dans leur personnage. Si l’histoire nous passionne c’est qu’elle révèle une véritable universalité dans les relations humaines et surtout à quel point la réussite s’accompagne souvent de sacrifice.

La danseuse est surtout le témoin d’une époque dans laquelle la réussite tenait énormément à un véritable talent et non à un cercle artistique prêt à fabriquer des talents à la chaîne sans âme véritable. Ainsi dès les premières scènes on découvre Loïe Fuller une jeune femme passionnée par la danse même si ses courbes ne sont pas faites en sa faveur. Fragile, elle se cachera derrière une volonté forte de se battre constamment pour s’imposer et surtout garder intact son âme d’enfant. Son innocence l’opposera et la rendra faible face à l’artiste Isadora Duncan perfide et prête à tout pour s’imposer. Incarner par la fille de Johnny Depp et Vanessa Paradis, Lily-Rose Depp

Vu le 21 mai 2016 au Gaumont Opéra côté Capucines, Salle 1, en VF

Note de Mulder: