Good Luck Algeria

Rares sont les premiers films qui s’imposent dès leur découverte comme des réussites et surtout permettent de découvrir de nouveaux et brillants réalisateurs. Ecrit et réalisé par Farid Bentoumi ce dernier trouve le parfait équilibre entre cinéma social et comédie grand public. Véritable parcours de combattant pour ce chef d’entreprise qui fabrique des skis et se retrouve aux jeux olympiques pour tenter de sauver son entreprise du dépôt de bilan. Aidé par son ami d’enfance Stéphane avec lequel il a créé sa société , Sam va non seulement devoir concourir pour représenter l’Algérie aux Jeux olympiques d’hier en ski de fond mais aussi faire un véritable voyage intérieur et retrouver ses origines dans un pays en pleine mutation. Pour le réalisateur le parcours de Sam semble être ancré dans une volonté réelle de retrouver ses racines.

L’origine du scénario trouve ses éléments dans l’histoire du frère du réalisateur Noureddine Maurice Bentoumi qui participé aux jeux olympiques à Turin en 2006. Farid Bentoumi a certes romancé cette histoire et le film ainsi présenté possède une base suffisamment solide pour capter toute notre attention. Nous découvrons donc ces deux personnages attachants, Sam et Stéphane, non seulement devant faire face à leur banque et aux soucis économiques de leur entreprise mais aussi à leur volonté de s’en sortir malgré tout. Le courage dont fait preuve Sam lors de son entraînement donne au film toute sa force.

Good luck Algeria semble certes vouloir surfer sur le succès de Rasta Rockett (1993) et montrer qu’à force de travail et d’une volonté de vouloir réussir malgré tout, l’homme est capable de se surpasser pour atteindre ses rêves. Le réalisateur Farid Bentoumi a également cherché à trouver un casting suffisamment original pour s’imposer par son premier film. On retrouve ainsi dans le rôle de Sam le comédien Sam Bouajila (Omar m'a tuer (2010), Divin enfant (2013)). Totalement investi, il donne à son personnage l’épaisseur nécessaire pour le rendre crédible. Le reste du casting principal est au diapason avec notamment Franck Gastambide (Les Kaïra (2012), Les Gazelles (2013), Pattaya (2014)) et Chiara Mastroianni.

Parmi les bonnes surprises cinématographiques de ce premier trimestre Good Luck Algeria est l’un des films à découvrir d’urgence. Une belle leçon de cinéma et surtout la découverte d’un réalisateur dont on suivra la carrière de près et dont on attend avec impatience le prochain film.

Vu le 14 mars 2016 au MK2 Odeon côté Saint Michel salle 1

Note de Mulder: