Gerry

Gerry
Titre original:Gerry
Réalisateur:Gus Van Sant
Sortie:Cinéma
Durée:103 minutes
Date:03 mars 2004
Note:
Deux hommes, nommés tous deux Gerry, traversent en voiture le désert californien vers une destination qui n'est connue que d'eux seuls. Persuadés d'atteindre bientôt leur but, les deux amis décident de terminer leur périple à pied. Mais Gerry et Gerry ne trouvent pas ce qu'ils sont venus chercher ; ils ne sont même plus capables de retrouver l'emplacement de leur voiture. C'est donc sans eau et sans nourriture qu'ils vont s'enfoncer plus profondément encore dans la brûlante Vallée de la Mort. Leur amitié sera mise à rude épreuve.
(Source Allociné)

Critique de Mulder

Critique élaborée à partir de critiques lues sur Allo Ciné et revue par mes soins. A noter que je n'ai pas pu voir ce film car il n'est malheureusement pas sorti dans mon cinéma préféré (le Gaumont de Disney village).

Cette histoire de deux types perdus dans le désert, Gerry est un poème épique moderne. C'est toute la force du film : que l'artifice soit avoué, et que celui qui a mis en place ce dispositif se comporte en guide pour cette inquiétante balade dont on se doute assez vite qu'elle se terminera au plus mal. Gerry n'est pas tant un film expérimental qu'une expérience sensorielle, saisissante de splendeur plastique. Ce film expérimental, contemplatif et exigeant annihile les règles de la narration et prend le parti audacieux d'emmener le spectateur dans des zones inconnues, jusqu'alors interdites.

Devant ces grands blocs de durée, on se doute que Gus Van Sant s'expose au reproche de formalisme. Or Gerry, comme Elephant, est un film bouleversant ce qui rend Gerry encore plus attachant dans l'oeuvre de GVS est que celui-ci se débarrasse de tout attirail pour se concentrer sur son unique sujet : l'amitié. Pendant une heure trois quarts, on suit Matt Damon et Casey Affleck dans cette marche, au milieu d'une nature somptueuse et hostile. On est intrigué, fasciné, envoûté.

La photo naturaliste tire partie de la lumière écrasante de ce paysage désertique, sans jamais chercher à la magnifier. De plus, le sens aigu du cadrage et du montage confère une unité esthétique à l'ensemble.

Note de Mulder: