Voyage de James à Jérusalem (Le)

Voyage de James à Jérusalem (Le)
Titre original:Voyage de James à Jérusalem (Le)
Réalisateur:Ra'anan Alexandrowicz
Sortie:Cinéma
Durée:91 minutes
Date:18 février 2004
Note:
James, un jeune pasteur aspirant d'un village sud africain, part en pélérinage pour voir la ville sainte, Jérusalem. Hélas, à l'aéroport on le considère vite comme un immigré clandestin et il est incarcéré en attente d'être renvoyé chez lui. Un traficant de travailleurs illégaux le remarque alors et le fait libérer en échange de sa main-d'oeuvre. James rêve toujours de partir à Jérusalem, même s'il se fait de plus en plus piéger par les opportunités matérielles qui s'ouvrent à lui.

Critique de Tootpadu

Conte et commentaire social à la fois, ce petit film israélien séduit par sa perspicacité et son optimisme. Nullement enclin à fermer les yeux devant l'exploitation éhontée de ces esclaves des temps modernes, il donne à son protagoniste l'opportunité de déjouer le système ou plutôt, d'être happé par lui, presque à son insu, au point de ressembler de plus en plus à son patron véreux. Sa quête spirituelle, qui, elle aussi, se voit rattrapée par des considérations commerciales (la discussion avec le pasteur), se transforme progressivement en ascension sociale fulgurante et la place de Jérusalem est alors prise par un autre but : de ne pas être un 'frayeur', quelqu'un qui se fait avoir. La transformation du jeune homme, exemplairement consciencieux au début au point de paraître naïf, trouve son point d'ancrage en sa relation avec le vieux père de son patron qui tire également le meilleur profit de sa présence (les parties de Backgammon), mais qui opère toutefois comme une sorte de conscience ou de guide. C'est même grâce aux conseils du vieux bougre que James prend des décisions importantes et ce sera plus tard grâce à lui qu'il se ressaisit.
D'avoir trouvé les événements justes pour accompagner ce cheminement à valeur d'exemple de la corruptibilité des êtres dans un monde gouverné par l'argent, c'est là l'atout majeur du film. Son scénario divertissant, touchant et vrai à la fois est porté par un acteur principal rayonnant (Siyabonga Melongisi Shibe) et une description du milieu qui ne dispose certes pas de beaucoup de moyens, mais dont l'authenticité est d'autant plus séduisante.

Vu le 19 février 2004, à l'UGC Ciné Cité Les Halles, Salle 9, en VO

Note de Tootpadu: