Tornando a casa

Tornando a casa
Titre original:Tornando a casa
Réalisateur:Vincenzo Marra
Sortie:Cinéma
Durée:87 minutes
Date:28 janvier 2004
Note:
L'équipage d'un petit bateau de pêche sicilien essaye de remplir ses filets le long des côtes africaines, en dépit du danger encouru à cause de la police et des pilleurs. Une nuit, leur bateau est pris en chasse par une patrouille, mais ils réussissent à s'échapper. Avec un moteur abimé par des coups de fusil, ils décident de rentrer à leur port d'attache, Naples. Fatigués de la vie mouvementée en Sicile, ils tentent leur chance chez eux, mais les contraintes de la concurrence et les menaces de la mafia leur font vite regretter leur choix.

Critique de Tootpadu

C'est une vie très simple, presque misérable, vécue par des individus aux joies et aux peines tout aussi simples que décrit ce drame marin au ton direct et efficace. Filmé au plus près des personnages, souvent pris en gros plan, sans tirer des effets superflus de la mer sur laquelle se passe cependant la moitié de l'action, le film est un témoignage honnête et subtil d'une condition de vie difficile. Néanmoins, le cinéaste Vincenzo Marra ne cède jamais à la tentation trop facile du misérabilisme, et il se contente plutôt de sous-entendre la résignation face à l'échec du plus faible par un montage elliptique. Cette assurance dans les effets de style habiles et justifiés se retrouve dans son enchaînement de scènes plutôt courtes qui donne un aperçu percutant des aspects essentiels de la vie des quatres membres de l'équipage.
Quant à l'interprétation, entreprise par des acteurs majoritairement non-professionnels, elle respire comme un souvenir des autres amateurs dans "La terre tremble" de Luchino Visconti, avec sa fugue, sa passion, sa sensualité et sa fierté. Chacun des quatres personnages principaux prend alors vie à l'écran: le jeune qui rêve de partir avec sa copine aux Etats-Unis, l'immigré clandestin tunisien qui a honte de rentrer chez lui à cause de la vie pauvre qu'il mène, le vieux marin à la grande gueule qui voudrait transmettre son métier à son fils, le capitaine qui est pris entre son rôle de patron courageux et les soucis d'argent. Que tous les quatre sont plus que des clichés est à mettre au crédit de leur naturel - l'absence de scénario écrit se fait ressentir parfois, sans trop gêner - et de la capacité du réalisateur de les capturer dans ce qu'ils ont de plus vrai.

Vu le 5 février 2004, au MK2 Beaubourg, Salle 6, en VO

Note de Tootpadu: