Titre original: | Divergente |
Réalisateur: | Neil Burger |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 139 minutes |
Date: | 09 avril 2014 |
Note: |
Tris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq clans (Audacieux, Érudits, Altruistes, Sincères, Fraternels). À 16 ans, elle doit choisir son appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d’aptitude n’est pas concluant : elle est Divergente. Les Divergents sont des individus rares n’appartenant à aucun clan et sont traqués par le gouvernement. Dissimulant son secret, Tris intègre l’univers brutal des Audacieux dont l’entraînement est basé sur la maîtrise de nos peurs les plus intimes.
Le cinéma et la littérature entretiennent depuis toujours une alliance fraternelle et s’auto-influencent mutuellement. De nombreux films sont ainsi l’adaptation de best-sellers mondiaux et de nombreux écrivains trouvent matière à écrire en regardant des films. Divergente est avant d‘être une nouvelle saga flamboyante une série de livres écrit par la jeune romancière Veronica Roth et comportant trois tomes.
Après les sagas à succès Twilight et Hunger Games toutes les deux produites par le studio Lionsgate (la société Summit Entertainment a été absorbée par Lionsgate en septembre 2008), la saga créée par Veronica Roth permet de présenter un monde futuriste post-apocalyptique dans laquelle une nouvelle fois une jeune héroïne doit choisir à quel clan elle souhaite appartenir. Cette société est ainsi divisée en cinq clans (Audacieux, Érudits, Altruistes, Sincères, Fraternels) chacun ayant leur utilité et tâches définies. Cette vision de notre futur nous présente donc un Etat tout puissant et totalitaire dans lequel l’avenir de chacun est déterminé à sa naissance par sa caste sociale. La grande richesse de ce film tient ainsi à la présentation d’un monde réaliste et à sa volonté de créer des personnages ayant une réelle épaisseur. Nous sommes donc loin de ces blockbusters où les effets spéciaux et montage ultra découpés viennent cacher un scénario guère élaboré et uniquement propice à nous montrer des scènes incroyables. Le scénario du film écrit par Evan Daugherty (Blanche Neige et le chasseur (2012) et Vanessa Taylor (séries Everwood, Game of Thrones)) donne ainsi vie de manière très détaillée aux éléments clés du roman et aux personnages principaux. Une bonne adaptation d’un roman culte étant rare on ne peut que saluer l’excellente retranscription de ces deux scénaristes.
Alors que la plupart des films d’exposition ont tendance à prendre trop de temps à décrire les personnages et les lieux de l’action, celui-ci ne souffre d’aucun temps mort ni d’aucune scène inutile pouvant ralentir son déroulement. Ainsi, après avoir présenté cette ville ressemblant à la ville de Chicago version futuriste, nous allons suivre l’entraînement d’une jeune fille de seize ans dans le clan des Audacieux. Le test permettant à chaque individu de savoir à quelle fraternité il appartient aura révélé auparavant que l’héroine Béatrice possède trois des cinq aptitudes (Altruistes, Audacieux et Erudits). Elle doit donc cacher sa réelle appartenance sous peine de devenir une paria. Face à un complot qui se prépare, elle n’aura pas d’autre choix que de se révolter. La principale force de ce film tient à un scénario plein de rebondissements mais également à un réalisateur capable de donner une véritable profondeur au récit et de s’en accaparer. Le réalisateur Neil Burger s’est fait connaître notamment par son film L'Illusionniste (2006) et Limitless (2011). Sa vision très juste permet d’éviter celle trop lisse voire aseptiser de la saga Twilight et n’est pas pour autant une version révisée de Hunger Games. Certes, le personnage principal du film est une nouvelle fois une jeune héroine, certes, il s’agit d’un monde futuriste mais le film est surtout l’adaptation d’un livre culte qui connut un grand succès lors de sa sortie.
Le casting enfin permet de rassembler des acteurs déjà connus du grand public tels Kate Winslet, Maggie , Ashley Judd mais également de jeunes comédiens très prometteurs comme Shailene Woodley (Béatrice) (découverte dans The Descendants (2011)) et Theo James (Underworld : Nouvelle ère (2012)).
Les scènes d’action sont également très présentes étant donné que Béatrice devra non seulement apprendre à se battre mais également à se dépasser pour réussir les différents tests d’entrée au sein du groupe des Audacieux. Certains de ses tests se passent dans ses propres rêves dans le sens qu’elle doit y affronter ses pires hantises. Ce trait renvoie donc par certains côtés à la saga Matrix, c'est-à-dire à un monde réaliste mais virtuellement existant. Ce film se passe ainsi dans deux mondes distincts et permet d’impressionnantes scènes rendant aussi bien hommage au film Les Oiseaux de Alfred Hitchcock qu’à d’autres films de genre. L’ambiance inquiétante du film est non seulement constante mais permet de découvrir un univers totalement maîtrisé.
La musique omniprésente joue également un rôle très important pour maintenir cette atmosphère de danger permanent. Les groupes tels Zed, Snow Patrol, M83, Pretty Lighs et Woodkid donnent à ce film une des meilleures musiques de film entendues depuis très longtemps. Ce choix musical très éclectique apporte au film une sensation de fraîcheur.
On attend avec une certaine impatience la suite au point de vouloir acheter le second livre pour prolonger notre plaisir pris à suivre ces personnages attachants et ce monde futuriste et réaliste.
Vu le 28 mars 2014 au Gaumont Champs-Elysées Marignan, Salle 03, en VO
Note de Mulder:
En 2011, l’auteure américaine Veronica Roth publiait son roman Divergent, premier tome d’une trilogie de science-fiction. Sans surprise, la société de production hollywoodienne Summit Entertainment s’est emparée des droits de l’œuvre, friande de ce genre de récits depuis le succès de la saga Twilight ou de Hunger Games (2012). C’est Neil Burger, à qui l’on doit notamment The Lucky Ones (2008) ou encore Limitless (2011), qui assure la réalisation de cette adaptation cinématographique. Quant au casting, il regroupe des acteurs bien connus comme Kate Winslet, mais également de nouvelles têtes. C’est le cas de l’actrice principale, Shailene Woodley, ainsi que Theo James, le second rôle masculin.
Divergente nous plonge donc dans un monde futuriste, où la ville de Chicago n’est désormais plus qu’une cité post-apocalyptique abritant une société divisée en cinq parties distinctes appelées factions : les Audacieux, les Érudits, les Sincères et les Fraternels. A chacune de ces castes correspond une fonction, un mode de vie et une façon de penser bien définis. La première séquence du film permet une immersion rapide dans cet univers grâce à une présentation efficace.
Une fois la situation initiale du récit mise en place, l’élément déclencheur survient : il s’agit du choix imposé aux jeunes s’apprêtant à devenir adultes, qui doivent alors décider à quelle faction ils vont appartenir, ce qui n’est pas sans rappeler le système du choix des différentes maisons de la saga Harry Potter. Lorsque l’héroïne apprend qu’elle est atteinte d’un cas rarissime de divergence, fait qui met sa vie en péril, elle choisit de rejoindre les téméraires et brutaux Audacieux. Divergente prend alors des allures de parcours initiatique. En effet, sur les deux heures et vingt minutes qui composent le film, une très – trop ? – large partie est consacrée à l’entrainement quasi-militaire qu’elle doit subir pour intégrer le clan.
En réalité, les points forts et les points faibles du film sont assez rapidement cernables. La stratégie marketing employée visait à vendre Divergente comme le nouveau Hunger Games, et il faut bien avouer que la comparaison avec ce dernier est inévitable. D’abord, on observe de nombreuses similitudes entre la trilogie littéraire de Suzanne Collins et celle de Veronica Roth, qui dépeignent une société dystopique fonctionnant sur un système tribal. De plus, les deux séries de romans mettent en scène une adolescente obligée de se séparer de sa famille à cause de la société dans laquelle elle évolue et qui sera amenée à combattre ce système. De manière absolument prévisible, le scénario adapté met en avant une romance en parallèle d’une lutte contre l’ordre établi, au détriment de l’univers qui ne sert finalement que de prétexte.
Malheureusement, Divergente manque aussi cruellement de singularité dans la forme. Le film ne se démarque pas particulièrement par son aspect visuel, tandis que la mise en scène est efficace sans être brillante. La formule a parfaitement été assimilée par nos amis d’Hollywood, qui n’hésitent pas à la réutiliser sans chercher à faire preuve d’originalité. Certes, tout fonctionne assez bien pour que le spectateur ne s’ennuie jamais, mais le résultat fait simplement figure de bon élève sorti d’un moule.
Vu le 16 Avril, au Gaumont Champs-Elysées Ambassade, en VO.
Note de Noodles: