Titre original: | Gothika |
Réalisateur: | Mathieu Kassovitz |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 98 minutes |
Date: | 07 janvier 2004 |
Note: |
Critique élaborée à partir de critiques lues sur Allo Ciné et revue par mes soins.
Le résultat a beau être un pur film de genre, on constate rapidement que le réalisateur de " La haine " n'a rien perdu de son énergie formelle en traversant l'Atlantique. Kassovitz est un réalisateur talentueux. De ceux qui, au-delà de l'opportunisme commercial, savent s'adapter à toutes les formes de récit. Mathieu Kassovitz insuffle véritablement à l'oeuvre toute sa puissance et son inventivité visuelle. Car, même si le sujet tient en haleine, il est loin d'être totalement innovant une oeuvre maîtrisée de bout en bout, qui manque simplement d'un peu de folie.
La première partie de Gothika laisse augurer le meilleur : quelques effets chics et acérés, une photographie envoûtante de Matthew Libatique, un réel suspense et un casting de choix. Hélas, l'illusion ne dure qu'un temps : la surenchère visuelle devient pesante, rendant la peur factice. On sent le cinéaste tiraillé entre les exigences du genre et ses propres fantasmes. Et c'est là qu'il rencontre ses limites : à trop hésiter entre fascination pour un certain cinéma américain et volonté de se démarquer, il ne parvient pas à faire totalement sien le film.
Pourtant, Kassovitz soigne les cadrages et les mouvements de caméra, met en valeur les comédiens et les décors, distille les ambiance, intègre les effets spéciaux, recycle les clichés et orchestre efficacement frissons et sursauts. Il parvient ainsi, souvent, à nous faire revenir dans l'histoire quand les lacunes du scénario menacent de nous larguer.
Ce film est un plagiat à peine voilé d'Hypnose, de David Koepp. Malgré l'atmosphère oppressante, angoissante du début, Gothika tourne très vite au film standard américain, qui n'apporte rien de nouveau au genre. Kassovitz emploie un vocabulaire double : celui de Joel Silver, grand producteur du cinéma d'action américain celui des Rivières Pourpres, et avec lui d'un certaine tendance de l'horreur à la française. Certes, il y a un problème de scénario, qui oscille entre horreur, mysticisme et thriller, avant de sombrer dans le fait divers racoleur. Certes, un montage à la hache rend la dernière scène incompréhensible. Mais Gothika souffre surtout d'un cruel manque d'originalité, qui le fait paraître poussif et déjà vu.
Note de Mulder:
Vu le 8 janvier 2004, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 33, en VO
Note de Tootpadu: