Titre original: | Parkland |
Réalisateur: | Peter Landesman |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 94 minutes |
Date: | 02 octobre 2013 |
Note: |
Le 22 novembre 1963, le président américain John F. Kennedy se rend à Dallas, Texas. Il y est assassiné dans sa voiture, alors que le cortège passait en plein centre-ville. Grièvement blessé, il est amené à l’hôpital Parkland, où l’interne de garde Jim Carrico se bat en vain pour le garder en vie. Le commerçant Abraham Zapruder a filmé cet instant historique avec sa caméra Super 8. Avec l’aide de l’agent chevronné du secret service Forrest Sorrels, il cherche à développer et à visionner ce témoignage, crucial pour la compréhension des faits. L’assassin présumé Lee Harvey Oswald est rapidement appréhendé. Son frère Bob se demande alors comment il pourra continuer à vivre avec cette honte familiale. Enfin, l’agent du FBI James Hosty se rend compte qu’Oswald figurait parmi les éléments subversifs qu’il surveillait depuis longtemps.
Nous venons de commémorer le cinquantième anniversaire du célèbre discours de Martin Luther King Jr. sur les marches du Lincoln Memorial. Dans deux mois et demi, ce sera le tour à l’assassinat du président Kennedy, un événement historique si marquant qu’il ne se produit normalement qu’une ou deux fois dans la vie de chacun. De notre vivant, sensiblement ultérieur aux faits évoqués dans ce film, il n’y a en effet que les attentats du 11 septembre qui peuvent y être comparés, en termes d’impact traumatisant et de déroulé dramatique profondément choquant. Le seul hic avec ces événements si exceptionnels et inconcevables qu’ils passent directement du côté de la légende malheureuse, c’est qu’ils sont si largement documentés au fil du temps, que plus rien de pertinent ne reste à dire à leur sujet au bout d’un demi-siècle ou moins. En effet, nous nous rappelons encore très bien de la vague commémorative, qui avait inondé les médias il y a vingt-cinq ans, avec toutes sortes de reconstitutions, parfois aussi aberrantes qu’un procès fictif de Lee Harvey Oswald. Et vu l’engouement permanent – et à notre humble avis démesuré – pour tout ce qui touche de près ou de loin à la dynastie des Kennedy, nous ne serons aucunement étonné si pareille surenchère vienne de nouveau monopoliser l’attention d’ici la fin du mois de novembre.
En guise de précurseur un poil opportuniste, voici le film qui ne s’intéresse guère aux théories de complots et autres investigations bâclées. Parkland adopte le point de vue des hommes et des rares femmes ordinaires qui étaient confrontés à ce trauma national à un niveau individuel. Car un élément rarement étudié de l’Histoire est cette normalité fugace juste avant que le destin ne s’abatte avec toute sa force sur des personnes, qui ne se sentaient point prédestinés à être aspirés par le tourbillon historique. Le côté anecdotique de l’excitation prime ainsi dans le premier film de Peter Landesman, tout autant que le ressenti humain dans le présent des trois jours qui ont suivi les faits. Face à une telle atrocité ponctuelle, personne ne savait apparemment comment réagir, si ce n’est avec colère, incrédulité, stupeur et la sensation atroce de l’impuissance causée par la promesse soudainement avortée d’une présidence d’exception.
Malheureusement, c’est justement cette prédilection de la narration pour la banalité qui risque de poser problème au récit, de plus en plus bancal. Après les premières minutes forcément débordantes d’intensité, le scénario privilégie en fait un ton plus modéré, ainsi qu’une structure narrative qui sépare davantage les trois fils principaux de l’intrigue, au lieu de bénéficier pleinement de l’interaction d’une hypothétique mise en parallèle entre eux. Enfin, l’apparition rapide de nombreux acteurs connus paraît nettement plus sérieuse ici que dans un film comparable, Bobby de Emilio Estevez, qui, lui, s’était montré infiniment moins adroit dans une recréation historique palpitante et, malgré tout, passionnante.
Vu le 4 septembre 2013, au Morny, Salle 2, Deauville, en VO
Note de Tootpadu:
Nombreux sont les films dont le sujet principal est l’attentat de l’un des plus importants président des Etats-Unis John F. Kennedy. A ce jour l’un des plus réussis est la fresque de Oliver Stone JFK (1991). L’approche du réalisateur Peter Landesman tranche avec les autres adaptations de cet attentat. Il préfère en effet porter son attention sur ce qui s’est passé dans l’hôpital Parkland. Il s’appuie ainsi sur une étude très documentée de ce qui s’est passé le 22 novembre 1963 et sur ces médecins qui ont du non seulement essayé de sauver la vie du Président John F. Kennedy mais aussi sur son présumé assassin Lee Harvey Oswald. Le réalisateur s’intéresse également au frère de ce dernier par une approche très réaliste.
Ce film produit par notamment Tom Hanks et Bill Paxton s’appuie sur un casting solide composé de la nouvelle génération montante d’acteurs Zac Efron (High school musical), Tom Welling (série Smallville) et d’acteurs confirmés plus anciens comme Paul Giamatti (Amazing Spiderman 2), Marcia Gay Harden, Billy Bob Thornton. Cette excellente distribution donne à cette production indépendante et distribuée en France en salle par Metropolitan FilmExport un cachet des plus intéressants. On se doute que c’est la qualité du scénario qui a attiré l’intérêt de ses nombreux comédiens.
Malgré tout, à la vue d’un tel sujet, on aurait aimé un peu plus d’audace au niveau de la mise en scène car celle-ci est trop neutre pour témoigner du talent prometteur d’un nouveau réalisateur. De plus, cette mise en scène nous donne plus souvent malgré son casting luxueux d’être devant une production pour une grande chaîne du câble américain plutôt que d’être devant un film réalisé pour une projection dans une salle de cinéma.
Vu le 4 septembre 2013, au Morny, Salle 2, Deauville, en VO
Note de Mulder: