Aventuriers de l'Arche perdue (Les)

Aventuriers de l'Arche perdue (Les)
Titre original:Aventuriers de l'Arche perdue (Les)
Réalisateur:Steven Spielberg
Sortie:Cinéma
Durée:114 minutes
Date:16 septembre 1981
Note:
1936. Parti à la recherche d'une idole sacrée en pleine jungle péruvienne, l'aventurier Indiana Jones échappe de justesse à une embuscade tendue par son plus coriace adversaire : le Français René Belloq. Revenu à la vie civile à son poste de professeur universitaire d'archéologie, il est mandaté par les services secrets et par son ami Marcus Brody, conservateur du National Museum de Washington, pour mettre la main sur le Médaillon de Râ, en possession de son ancienne amante Marion Ravenwood, désormais tenancière d'un bar au Tibet. Cet artefact égyptien serait en effet un premier pas sur le chemin de l'Arche d'Alliance, celle-là même où Moïse conserva les Dix Commandements. Une pièce historique aux pouvoir inimaginables dont Hitler cherche à s'emparer...
(Source Allociné)

Critique de Tootpadu

Alors que les jeux vidéos et leurs univers tellement prédominants dans les films d'action actuels étaient encore à leurs premiers balbutiements, Steven Spielberg a su nous concocter avec ces premières aventures d'Indiana Jones un spectacle de haut vol, parfaitement maîtrisé. Un prolongement de la nouvelle mode des 'blockbusters', initiée par Spielberg lui-même et George Lucas, ici co-scénariste, et un retour nostalgique aux films de série B, cette oeuvre énergique n'invente rien, au sens propre, mais représente une mise au goût du jour respectueuse et assurée. On est en effet très loin des exagérations et autres fautes de goût de la résurrection la plus récente du genre exotique, à savoir le remake de La Momie et ses suites plus ou moins directes.
Affirmant sa réputation de visionnaire, Spielberg sait en fait doser à la perfection les sensations auxquelles il soumet son public. A partir d'un scénario simple, mais nullement bête, il joue adroitement une série de variations de situations de base : en quelque sorte le modèle parfait d'une action de plus en plus spectaculaire. Si l'on affirme que l'histoire est moins rudimentaire qu'elle n'en a l'air, c'est parce qu'elle sait d'abord garder une vision pas complètement manichéenne de son univers, et ensuite, puisque l'humour, qui apparaît par intermittences, est suffisamment subtil pour rendre le spectateur son complice et non pas sa victime. Ainsi, les personnages secondaires à l'humour gras y sont encore très discrets (Molina et Rhys-Davies) et même les méchants peuvent se permettre une certaine ironie (l'épisode du cintre).
Enfin, Spielberg s'attache surtout à donner à ce premier épisode de sa série de films la plus populaire un air de summum luxueux des films d'aventures qui l'ont précédé. Par conséquent, les poursuites spectaculaires ne manquent pas moins à l'appel que les grottes infectées de vermine et, comble de la citation consciencieuse, les plans uniquement cohérents dans une logique d'attraction (la voiture qui tombe de la falaise alors que la poursuite se déroule dans une plantation de palmiers) ou les passages carrément pas crédibles (comment Indiana survit-il à l'extérieur du sous-marin ?).
Constater la qualité indéniable de cette oeuvre pionnière dans la renaissance des films d'action et d'aventures nous fait ressentir encore plus fortement la faiblesse de la production plus récente.

Revu le 4 février 2005, au Forum des Images, Salle 300, en VO

Note de Tootpadu: