Juan of the Dead

Juan of the Dead
Titre original:Juan of the Dead
Réalisateur:Alejandro Brugués
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:00 2012
Note:
Plus rien n’arrive à troubler la quiétude de Juan, un chômeur de La Havane qui a survécu au divorce, au service militaire en Angola et à la période spéciale. Quand des zombies débarquent dans son quartier, il ne panique pas non plus. Au contraire, il flaire l’occasion de se faire de l’argent sur le dos de cette épidémie que les médias officiels qualifient de soulèvement de dissidents payés par les Américains. Avec quelques amis qui ont survécu à l’assaut des morts-vivants, il crée un service d’élimination des proches passés dans le camp des zombies.

Critique de Tootpadu

Il aura fallu s’armer de patience une fois de plus, deux ans après la première bonne surprise en toute fin de festival, pour découvrir le film le plus jouissif de cette édition de Gérardmer. A partir de la prémisse éculée de la poignée de survivants qui doit se défendre contre une armée de zombies décérébrés, le deuxième film du réalisateur Alejandro Brugués nous concocte le genre de délire viscéral, qui devrait être la norme dans le cadre d’une manifestation dont le but principal est de mettre en valeur le cinéma fantastique. Les petites idées hilarantes jaillissent en effet d’un peu partout dans Juan of the Dead, qui jouit de surcroît d’un humour noir exprimé sans la moindre retenue.
Le bon-vivant imperturbable au centre du film fait partie de ces artistes de la survie, qui arrivent toujours à s’en sortir en dépit de leur propre crétinisme. Il n’y a certes aucune vérité profonde à tirer de ce film hautement divertissant, mais le parcours de Juan, rythmé par un plan foireux après l’autre, condense gaiement tout ce que le versant comique du cinéma d’horreur a de mieux à offrir. La philosophie de fainéant indécrottable du héros improbable sert en effet parfaitement l’ambition d’un film, qui rassemble consciencieusement les clichés du film de zombie, avant de les passer sans complexes à la moulinette d’un ton tout à fait irrévérencieux.
Peut-être le décor cubain constitue-t-il cette petite touche à part qui rend cette co-production avec l’Espagne réellement irrésistible. Dans un pays sous le joug d’un socialisme qui pèse depuis des décennies sur le niveau de vie des habitants, une petite invasion de zombies ne bouscule guère la monotonie du quotidien. D’où les piques récurrentes plein de dérision à l’égard d’un système, qui est lui-même passé depuis longtemps au stade de mort-vivant. Espérons que la carrière d’Alejandro Brugués ne partagera pas son sort, puisque des comédies aussi librement délirantes, on en redemande !

Vu le 29 janvier 2012, à l’Espace Lac, Gérardmer, en VO

Note de Tootpadu: