Moth diaries (The)

Moth diaries (The)
Titre original:Moth diaries (The)
Réalisateur:Mary Harron
Sortie:Cinéma
Durée:93 minutes
Date:00 2012
Note:
Deux ans après le suicide de son père, l’adolescente Rebecca a hâte de retrouver au retour des vacances sa meilleure amie Lucy, dont la générosité insouciante lui avait redonné la joie de vivre après cette tragédie. Au même moment, l’énigmatique Ernessa intègre le pensionnat pour filles dans lequel les deux amies sont scolarisées. Tandis que Rebecca prend rapidement ses distances envers cette fille au comportement étrange, Lucy tombe immédiatement sous son charme. En plus de lui inspirer une jalousie certaine, cette nouvelle complicité inquiète Rebecca, parce qu’elle soupçonne sa rivale de disposer de pouvoirs maléfiques.

Critique de Tootpadu

D’un côté un succès commercial tonitruant, de l’autre d’une vacuité cinématographique consternante, la saga Twilight a fait beaucoup plus de mal que de bien au genre de l’horreur. Le nouveau film de la réalisatrice canadienne Mary Harron a ainsi beau se réclamer haut et fort d’illustres ancêtres littéraires comme « Dracula » de Bram Stoker et « Carmilla » de Joseph Sheridan Le Fanu, il ne ressemble essentiellement qu’à une version au féminin hautement anodine de la torture romantique que Bella et Edward traversent comme des morts-vivants depuis quatre films pour l’instant. Alors que la folie meurtrière dans American psycho – le seul film de la réalisatrice à sortir jusqu’à présent en France – exerçait encore sur nous un pouvoir de fascination tout relatif, cette bluette douceâtre ne nous a inspiré qu’une indifférence fâcheusement ennuyeuse.
L’accumulation de handicaps chez le personnage principal, une adolescente en pleine crise existentielle, tiraillée entre le traumatisme de la disparition de son père et la peur paranoïaque de voir sa copine succomber au charme d’un vampire, ne produit pas une allégorie riche en symboles sur la difficulté de devenir une femme, mais juste un récit qui bat sérieusement de l’aile, au fur et à mesure que les soupçons de Rebecca se concrétisent. Si les retours en arrière aux couleurs laidement dénaturées et la tergiversation fatigante autour de la véritable nature d’Ernessa n’avaient pas déjà suffi à nous dégoûter des Moth diaries, la confirmation grandiloquente de son lien de parenté avec les vampires les plus caricaturaux de l’Histoire du cinéma – dont la séquence affligeante dans la bibliothèque constitue le point d’orgue – finirait sans aucun doute par nous les rendre insupportables.
Les ingrédients fort convenus ne prédestinaient certes pas ce film à de grandes choses. Mais l’exécution proprement exsangue d’une histoire à mi-chemin entre un téléfilm fantastique bas de gamme et un épisode de Twilight en carence de testostérone ne fait que l’enfoncer dans les profondeurs des plus mauvais films vus pendant ce festival-ci de Gérardmer.

Vu le 28 janvier 2012, à l’Espace Lac, Gérardmer, en VO

Note de Tootpadu: