Emergo

Emergo
Titre original:Emergo
Réalisateur:Carles Torrens
Sortie:Cinéma
Durée:80 minutes
Date:00 2012
Note:
Le docteur Helzer et son équipe de parapsychologues sont invités dans l’appartement qu’Alan White occupe avec ses deux enfants depuis la mort de sa femme dans un accident. D’étranges phénomènes s’y produisent que les chasseurs de fantômes professionnels enregistrent avec leur matériel haut de gamme. Au fur et à mesure qu’ils s’approchent de la vérité sur l’origine de cette demeure hantée, les apparitions se font de plus en plus violentes.

Critique de Tootpadu

Comment se fait-il que nos attentes baissent immédiatement d’un cran dès le premier plan de ce film espagnol, qui l’identifie d’emblée comme un pseudo-reportage à la caméra pseudo-subjective ? Du Projet Blair Witch à Paranormal activity, en passant par REC, tout paraît en effet déjà être dit sur cette forme de création de l’horreur, qui s’inspire autant du phénomène de société de la télé-réalité que d’une perception trompeuse de la réalité en elle-même. Le bagage formel de ce sous-genre en perpétuelle agonie est en effet si encombrant et restreint, qu’il n’est dans la plupart des films comparables qu’une coquille vide qu’il faudra remplir à tout prix avec une série d’apparitions surnaturelles qui va crescendo. Dans Emergo, cette formule, déjà exsangue au bout de quinze ans d’une exploitation opportuniste, est appliquée à la lettre avec une uniformité qui est peut-être le pire piège pour ces récits, qui ne vivent que pour leurs revirements abracadabrants.
L’équipe arrive sur place, s’installe et devient le témoin involontaire du dysfonctionnement de la cellule familiale. Rien de folichon jusque là, mais ce qui suit ne nous met malheureusement pas davantage en émoi non plus, faute d’originalité du côté de la mise en scène du jeune Carles Torrens. Cette dernière énumère presque imperturbablement les passages obligés du genre, sans leur apporter une touche personnelle en mesure de nous permettre de distinguer ce film très moyen – à l’exception notable d’une ellipse de montage qui passe directement de l’agitation nocturne au calme trompeur du petit-déjeuner – du reste de ses confrères aux caractéristiques interchangeables. Aucun indice ne laisse en effet supposer qu’il faudrait comprendre ce film autrement qu’à un premier degré aussi prévisible qu’ennuyeux.
La première petite déception de ce festival de Gérardmer rejoint ainsi curieusement la seule bonne jusqu’à présent, à savoir The Incident de Alexandre Cortès, en ce que ces deux exercices de style, tournés en anglais afin de ressembler encore un peu plus aux produits de l’usine hollywoodienne, montrent respectivement comment il faut entreprendre pareil projet, ou, au contraire, ce qu’il vaut mieux éviter pour n’être guère plus qu’une pierre supplémentaire à la sépulture d’une sous-forme de frayeur filmique, dangereusement près de sa date de péremption.

Vu le 27 janvier 2012, à l’Espace Lac, Gérardmer, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Les films d’horreur à la sauce Blair Witch sont nombreux et pour la plupart une pâle copie hésitante, hormis REC et Paranormal activity (l'original pas les suites ratées). Dans le cas présent, ce film espagnol n’est guère original et n'apporte strictement rien au genre. On pourrait croire que sa présence au sein de la compétition officielle est uniquement due à un système de quota.

L'histoire est toujours la même : un groupe de pseudo scientifiques vient dans un appartement dans lequel vit une personne possédée et sa famille. Leur objectif est de déceler la présence de cette force maléfique en présence. A force d'effets visuels le plus souvent guère épouvantables (bruits suspects, portes claquantes), le réalisateur essaye de faire naître la peur chez le spectateur, mais sans aucune réussite, étant donné que les variations sont toujours les mêmes et que les effets ont tellement été utilisés que la peur du spectateur n’est pas atteignable. Dans le cas présent, rajoutez une interprétation assez mauvaise d'un maigre casting et vous obtiendrez un film décevant.

Au lieu de louer le DVD de ce film (aucune chance qu’il passe par la case cinéma), louez plutôt les classiques indémodables du genre, soit L’Exorciste de William Friedkin et Poltergeist de Tobe Hooper. A cette époque-là, les réalisateurs arrivaient encore à nous faire peur et à nous faire cauchemarder.

Vu le 27 janvier 2012, à l’Espace Lac, Gérardmer, en VO

Note de Mulder: