Incident (The)

Incident (The)
Titre original:Incident (The)
Réalisateur:Alexandre Courtès
Sortie:Cinéma
Durée:85 minutes
Date:04 juillet 2012
Note:
Le cuistot George travaille au Sans Asylum, un asile psychiatrique peuplé de criminels extrêmement dangereux. Un soir, alors qu’il se repose entre deux repas du concert de la veille qu’il avait donné avec ses amis-collègues, la prison est frappée par une coupure de courant généralisée. Dès lors, le personnel de cuisine et les rares surveillants isolés sont à la merci des malades irascibles.

Critique de Tootpadu

Avec ce film, peut-être un peu trop hâtivement placé dans ce qu’était auparavant la section des films à peine susceptibles de sortir directement en vidéo, nous tenons notre première bonne surprise de ce festival de Gérardmer. Les signes d’un simple exercice de style y sont difficiles à ignorer, mais en même temps le réalisateur Alexandre Courtès s’acquitte avec une aisance remarquable de la tâche plutôt banale d’un énième huis clos sur des civils aux mains de prisonniers ultra-violents. En effet, soyons reconnaissants envers la mise en scène qui sait étoffer la trame assez prévisible – qui nous emmène du point A au point B au détour d’un carnage en bonne et due forme – pour faire en sorte que la tension ne retombe à aucun moment.
Le rythme narratif de The Incident met en effet un certain temps avant d’atteindre sa vitesse de croisière. Loin d’être inutile, cette introduction au ton mesuré facilite au contraire une identification classique, quoique adroite, avec le protagoniste de plus en plus malmené par la suite. Elle vise également à instaurer un semblant de normalité, dont les vestiges ne sont jamais complètement hors d’atteinte pour le héros. Cette mutinerie, rendue possible par l’élément déclencheur de la coupure d’électricité, n’a recours à aucun effet fantastique, dont le parfum artificiel viendrait dénaturer l’impression réaliste de l’horreur à l’état pur, distillée savamment ici. Le dénouement pas entièrement réussi laisse supposer que toute cette histoire n’était au fond que la manifestation d’une paranoïa aiguë. Grâce à la narration d’une vigueur exceptionnelle, les grosses ficelles à l’œuvre pour tisser la toile des hallucinations plus ou moins réelles de George ne sont pourtant guère apparentes.
Difficile à dire quelle direction la carrière du réalisateur, venu du monde du clip – ce que la sobriété formelle de son premier film ne nous aurait jamais laissé deviner –, prendra après ce film de genre très solide, mais hélas distribué trop timidement. Souhaitons lui qu’il lui servira au moins de carte de visite fort recommandable pour mettre en chantier de nouvelles aventures cinématographiques, qui sauront confirmer, ou pas, cette première bonne impression d’un réalisateur de films de genre à suivre !

Vu le 26 janvier 2012, à l’Espace Lac, Gérardmer, en VO

Note de Tootpadu: