Corman's world Exploits of a Hollywood Rebel

Corman's world Exploits of a Hollywood Rebel
Titre original:Corman's world Exploits of a Hollywood Rebel
Réalisateur:Alex Stapleton
Sortie:Cinéma
Durée:90 minutes
Date:00 2011
Note:
A 80 ans passés, Roger Corman œuvre toujours inlassablement à la production de films de genre à petit budget. Récompensé en 2009 par la profession d’un Oscar d’honneur pour l’ensemble de ses plus de trois cents films, Corman était depuis le milieu des années 1950 un des précurseurs incontournables du cinéma indépendant. D’abord sous le sigle d’American International Pictures, puis à son propre compte à travers sa société de distribution New World, il est responsable des débuts devant et derrière la caméra de toute une génération de cinéastes américains, de Jack Nicholson à Joe Dante, en passant par Peter Fonda, Ron Howard, Peter Bogdanovich, et Martin Scorsese.

Critique de Tootpadu

Il existe peu d’icônes du cinéma qui nous inspirent plus de respect que Roger Corman ! Au fil d’une longue carrière, qui a connu des hauts et des bas, ce producteur légendaire a su rester fidèle à lui-même. La recette de son succès est de ne jamais renoncer à son indépendance, quitte à évoluer en marge du système hollywoodien jusqu’à ce jour, puisque ses derniers films sont destinés aux chaînes spécialisées du câble. Son génie réside plus du côté de l’inventivité économique et d’une sensibilité accrue par rapport à la demande du public à un moment donné, que de celui d’un apport essentiel à la qualité du Septième art. Et pourtant, son opportunisme commercial, qui ménageait plus les marges étroites des budgets dérisoires que l’intégrité physique et psychologique de ses nombreux collaborateurs, a remporté tardivement l’adhésion de l’aristocratie du cinéma américain, sans doute aussi parce que Roger Corman a donné à pratiquement tous ceux qui forment actuellement l’élite de Hollywood un coup de pouce décisif au début de leur carrière. Loin de l’amateurisme risible d’un Ed Wood et de l’aspiration aux sommets inatteignables de l’industrie qui a fait échouer tant de ses contemporains, Roger Corman est le symbole parfait de la pureté et de l’humilité d’un cinéma populaire, qui n’avait pas besoin de millions de dollars pour divertir son public d’une façon viscérale.
En tant que hagiographie d’un monument du cinéma, ce documentaire remplit parfaitement son contrat. Puisque Roger Corman est jusqu’à présent actif dans le métier et qu’il est récemment sorti de l’anonymat des productions à la chaîne pour accepter les ovations de ses confrères, la narration dispose de deux points de repère tout à fait efficaces pour commencer et terminer le récit d’une vie abondamment remplie. Tout un chacun du gratin de Hollywood a ainsi son mot à dire sur ce mercenaire des tournages guérillas, au point que la liste des célébrités dont les interventions n’ont pas été incluses est presque aussi impressionnante que celle des vedettes interrogées dans des circonstances étonnamment hétéroclites. Entre Bruce Dern chez le coiffeur, Jack Nicholson qui devient tout ému sur son canapé, et Ron Howard qui se promène sans but précis dans un quartier résidentiel, les anecdotes et les mots d’appréciation plutôt sincères fusent depuis les endroits les plus insolites. Et à chaque fois, le centre de gravité du documentaire revient à cet homme affable, au sourire espiègle, qui paraît bien trop modeste et effacé pour être à l’origine de tant de vénération.
Corman’s world Exploits of a Hollywood Rebel ne réinvente certes pas le genre du documentaire. Mais en tant qu’hommage à cet homme-orchestre unique dans l’Histoire du cinéma, on n’aurait pas pu rêver mieux !

Vu le 4 septembre 2011, au Casino, Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

A mes yeux, un documentaire ne peut être rattaché à la grande famille des genres cinématographiques. A ce titre, il serait donc plus opportun d'en découvrir sur nos chaînes hertziennes que dans une salle de cinéma. Reste que découvrir de bons documentaires sur des personnalités importantes du cinéma est toujours opportun.

Ce documentaire d'une durée classique d'une heure et demie se laisse voir grâce à l'intervention de monstres sacrés du cinéma comme Jack Nicholson, Ron Howard, Joe Dante et d'autres. Nous apprenons donc plus sur ce réalisateur à plus de 300 films de qualité inégale.

Le fait de faire des films à très faible coût a permis à Roger Corman de construire un véritable empire de films d'exploitation dans des genres différents: horreur, torture show, guerre, monster movies. Ce documentaire montre l'étendue de l'inventivité de ce réalisateur et producteur. Reste qu'il aurait gagné en précision (dates, interview de personnalités défuntes).

A découvrir sur Arte prochainement.

Vu le 4 septembre 2011, au Casino, Deauville, en VO

Note de Mulder: