Be bad

Be bad
Titre original:Be bad
Réalisateur:Miguel Arteta
Sortie:Cinéma
Durée:90 minutes
Date:01 septembre 2010
Note:
Nick Twisp est un adolescent tout à fait banal. A seize ans, l'accès à la gente féminine, sur laquelle il fantasme pourtant, lui paraît à jamais bloqué dans sa ville d'Oakland. Contre toute attente, lors de vacances improvisées avec sa mère et le dernier copain de celle-ci, Nick rencontre la fille parfaite : Sheeni Saunders. Mais la romance d'été se termine bien trop vite. Nick fait alors tout pour retrouver sa copine potentielle, quitte à s'inventer l'alter ego machiavélique François Dillinger, et à rentrer en compétition directe avec son prédécesseur, le fringant Trent Preston.

Critique de Tootpadu

Les frustrations sexuelles propres à l'adolescence sont un thème récurrent des films de cette fin de festival de Deauville. Que ce soit Kyle Clayton dans World's greatest dad de Bob Goldthwait, Vinnie Rizzo dans City Island de Raymond De Felitta ou le protagoniste de ce film-ci, tous les garçons pubères fantasment sur ce qu'ils ne peuvent pas encore obtenir. Heureusement pour eux, et pour nous spectateurs, ils ont plutôt tendance à assouvir les désirs de leur libido naissante, à l'exception notable du premier film cité. La conclusion peut revêtir une forme plus ou moins romantique. Ici, elle se fait au prix de la perte d'un naturalisme formel, de mise dans l'immense majorité des films sélectionnés au festival de Deauville cette année.
Le dispositif du dédoublement de la personnalité de Nick Twisp a beau ne pas fonctionner complètement, elle apporte un peu de fraîcheur dans la monotonie narrative subie jusqu'à présent, dont la seule originalité très relative réside en la réunification d'histoires initialement parallèles. La mise en scène de Miguel Arteta reflète plutôt astucieusement le ton moqueur de son quatrième film. Les maladresses successives du jeune héros n'inspirent ainsi pas la raillerie vulgaire, typique des comédies américaines puériles, mais une sympathie un peu incertaine à l'égard de l'inventivité de Nick, née de son état d'esprit aussi désespéré que passablement lucide. Au lieu de nous apitoyer sur les défaites, qui couronnent invariablement les tentatives de Nick de regagner le cœur et le cul de sa bienaimée, nous sommes agréablement surpris par la persistance avec laquelle la situation évolue à son avantage. Les concours de circonstances inattendues sont ainsi un allié bien plus fiable pour l'aboutissement de l'agenda vaguement sentimental du personnage principal, que son entêtement à pervertir son caractère de fils idéal et sensible en une sorte de dandy maléfique et lâche.
Là où la mise en scène de Miguel Arteta ne réussit pas tout à fait d'un point de vue formel (les séquences animées et le double de Nick à la logique narrative chancelante), elle se rattrape correctement dans la direction d'acteurs. Appuyé par un groupe de comédiens plutôt hétéroclite dans des seconds rôles savoureux (Fred Willard, Justin Long, Steve Buscemi, et le couple pas si fanatique, formé par M. Emmet Walsh et Mary Kay Place), Michael Cera nous livre une variation supplémentaire, mais pas sans charme, de l'adolescent timide, complexé et profondément obsédé, sur lequel se base pour l'instant sa carrière.

Vu le 11 septembre 2009, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Ce film est la première adaptation d'un roman de C.D. Payne, dont un autre ouvrage avait servi de base au film Belles à mourir. Il est également le cinquième long-métrage réalisé par Miguel Arteta, à qui l'on doit notamment The Good Girl (2003), avec Jennifer Aniston et Jake Gyllenhaal. Cette fois-ci, le réalisateur s'est entouré d'acteurs solides : Michael Cera (Une nuit à New York), Steve Buscemi (The Messenger), Ray Liotta et surtout Zach Galifianakis, révélé par la série "Tru calling" et Very bad trip, la comédie n°1 cet été aux Etats-Unis.

Cette comédie indépendante permet à Michael Cera d'avoir deux rôles. En effet, afin de se libérer, cet adolescent s'invente un double, François le Français, afin de faire les pires âneries possibles et aller jusqu'au bout de ses pensées. Cela afin d'attirer l'attention de sa bien aimée.

La fraîcheur de ce film et les bons instants comiques font que nous passons un bon moment devant cet honnête divertissement. Nous sommes cependant loin des comédies comme L’Abominable vérité, Very bad trip et surtout le très beau 500 jours ensemble. Les comédies américaines indépendantes ont souvent comme valeur ajoutée de ne pas avoir de limite, ni de comptes à rendre. En contrepartie, les budgets alloués sont moindres et cela se ressent à l'écran au niveau des décors et des lieux où se situe l'action.

Ce film se laisse donc voir avec plaisir, mais n'est pas une comédie qui restera longtemps comme un classique. Reste que Michael Cera impose de film en film une image de jeune homme complexé par son physique et capable de se donner à fond pour gagner les faveurs de la gente féminine.

Vu le 11 septembre 2009, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Mulder: