Personal effects

Personal effects
Titre original:Personal effects
Réalisateur:David Hollander
Sortie:Cinéma
Durée:106 minutes
Date:01 juin 2010
Note:
Walter, un jeune lutteur professionnel, a perdu sa sœur jumelle, sauvagement violée et battue à mort avec une brique. Pour assister au procès de l'assassin présumé et réconforter sa mère Gloria et sa jeune nièce, il revient dans sa ville natale et y trouve un travail comme homme à tout faire dans un restaurant fast-food. Lors de la réunion d'un groupe de soutien pour les proches des victimes de meurtres, Walter fait la connaissance de Linda, dont le mari alcoolique a également été tué. Le traumatisme partagé entre ces deux êtres meurtris va leur permettre de se rapprocher. En plus, Walter prend Clay, le fils sourd-muet de Linda, sous son aile.

Critique de Tootpadu

Ashton Kutcher est assez mignon, avec sa frimousse de gamin éternel un brin attardé. Il joue habilement avec cette image publique qu'on lui colle, à travers des films comme Toy boy de David Mackenzie. Et il sait enrichir cette vacuité supposée d'un supplément de la vie privée, là encore inattendu, grâce à sa relation avec l'actrice Demi Moore, âgée de quinze ans de plus que lui. Autant dire que Ashton Kutcher est un acteur qui nous intrigue, plus qu'il nous fascine. En effet, son talent dramatique paraît plutôt modeste, à juger par les quelques films que nous avons vus avec lui.
L'obsession que le réalisateur David Hollander entretient à l'égard de Kutcher va ainsi à l'encontre des limitations manifestes de son jeu. Son premier film repose entièrement sur les épaules carrées de l'acteur principal, dont l'expérience ou les capacités dramatiques ne justifient point une telle confiance sans bornes. Au lieu d'être le cœur tourmenté et le moteur d'une intrigue tristounette, Ashton Kutcher la traverse machinalement, incapable de rendre la peine réprimée de son personnage attrayante. Nous n'irons pas jusqu'à écrire qu'il joue comme un pied, mais Personal effects est davantage un testament à ses limitations permanentes que l'affranchissement des réserves que nous éprouvons depuis longtemps envers l'intensité et la crédibilité de ses interprétations.
Les comédiennes chevronnées Michelle Pfeiffer et Kathy Bates, réunies ici très peu de temps après Chéri de Stephen Frears, donnent un cachet sensiblement plus prestigieux au film. Mais le scénario se préoccupe au mieux accessoirement de leur sort, laissant même la priorité au fils handicapé de Linda. Celui-ci agit comme une sorte de narrateur distant, dont la seule utilité réside en l'ouverture et la conclusion maladroites du récit. En effet, tout rentre si docilement dans l'ordre à la fin, que même les variations visuelles saisissantes sur le gris, qui reflétaient mieux la noirceur dans les esprits des personnages principaux que l'inclusion à tout bout de champ des plans en amorce du visage d'Ashton Kutcher et ses regards insistants, ne peuvent plus sauver ce film trop inégal.

Vu le 7 septembre 2009, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Basé sur la nouvelle de Rick Moody "Mansion on the Hill", ce film indépendant a retenu toute mon attention. L’histoire simple raconte la rencontre entre Linda (Michelle Pfeiffer) et Walter (Ashton Kutcher). Walter revient dans la ville de son enfance pour venger la mort de sa sœur et rencontre lors de réunions de crise Linda, une femme plus âgée qui connaît la même situation. Ce drame va les rapprocher petit à petit.

Ce film d'un noir absolu et d'une intensité rare nous permet de retrouver Michelle Pfeiffer dans un très beau rôle de femme meurtrie, dont le mari s'est fait tuer. De plus, son fils est sourd et muet et son caractère lui cause pas mal de soucis. Michelle Pfeiffer est réputée pour choisir méticuleusement ses rôles et chaque film dans lequel elle joue mérite notre plus grande attention. Malgré son âge, elle n'a rien perdu de son charme légendaire et la voir reprendre goût à la vie dans ce film nous affecte.

De même, Ashton Kutcher semble actuellement plus attiré par des films indépendants dans lesquels il peut travailler son jeu d'acteur en profondeur, qu'envers des films des studios où il doit suivre à la règle son rôle de gendre parfait.

Certes, nous sommes loin ici des grands drames de James Gray, dont l'atmosphère se ressent à travers ce film. Sa noirceur se ressent au niveau du temps, des décors et des principaux personnages, tous touchés par la fatalité de la mort d’un proche. Ce film, qui devrait sortir directement en DVD, comme c'est le cas aux Etats-Unis, mérite d'être découvert à juste titre.

Vu le 9 septembre 2009, au Casino, Deauville, en VO

Note de Mulder: