Harrison Montgomery

Harrison Montgomery
Titre original:Harrison Montgomery
Réalisateur:Daniel Davila
Sortie:Cinéma
Durée:92 minutes
Date:00 2009
Note:
Après avoir rompu avec sa copine, Ricardo, un petit trafiquant de drogues avec de vagues aspirations artistiques, doit quitter le logement commun. Il emménage dans un immeuble délabré avec de curieux voisins, comme Harrison Montgomery, un vieillard qui prétend avoir gagné à la loterie il y a longtemps, ainsi que l'adolescente Nattie et sa mère, qui espère aussi percer un jour en tant que dessinatrice. Les rapports de Ricardo avec son fournisseur empirent, lorsque Maurice, un client de Ricardo, lui propose une affaire apparemment juteuse.

Critique de Tootpadu

Lors de la présentation de son film au public du festival de Deauville, le réalisateur Daniel Davila a souhaité qu'il aide à montrer que tout peut arriver dans notre monde. Et effectivement, les revirements inattendus du scénario font tout le charme de ce premier film sympathique. L'intrigue y est constamment en mouvement, passant aisément d'une histoire annexe à l'autre, sans pour autant nous inspirer un sentiment de précipitation irréfléchie. Il devient alors plutôt difficile de résumer brièvement l'action de Harrison Montgomery, tellement les tribulations diversifiées du protagoniste ne lui donnent guère le temps de souffler. De cette agitation narrative ininterrompue naît en même temps une légère vacuité de l'intrigue, que le réalisateur cherche à masquer par des échappées fantastiques.
Si les dessins du narrateur omniscient apportent une touche de magie et de poésie appréciable, en fournissant en quelques traits un condensé de l'existence de personnages très secondaires, la conclusion et la parenthèse onirique remportent déjà moins notre adhésion. Très sûr dans la gestion du rythme de son film, Daniel Davila n'est pas encore capable des mêmes prouesses, lorsqu'il s'agit de conjuguer le cadre misérable et le style de vie précaire de Ricardo avec l'optimisme féerique qui plane sur son film. Son accomplissement, de tourner un film débrouillard dans un état de restriction budgétaire permanent et redevable à la fois au cinéma indépendant et à la longue tradition des rencontres improbables et des intrigues de haut vol, n'est par contre pas pour autant moins gratifiant !
Enfin, complémentaires des interprétations courtes, mais dignes, des monstres sacrés que sont Martin Landau et, dans une moindre mesure, Diane Baker, les jeunes Octavio Gomez Berrios et Brandon Scott apportent une fraîcheur décontractée au film, qui confirme l'optimisme que celui-ci dégage à bras le corps.

Vu le 7 octobre 2009, au C.I.D., Deauville, en VO

Note de Tootpadu: