Voeu de Joey (Le)

Voeu de Joey (Le)
Titre original:Voeu de Joey (Le)
Réalisateur:Jon Gunn
Sortie:Cinéma
Durée:104 minutes
Date:07 mars 2012
Note:
Après avoir battu sa femme Wendy, Rip Porter est condamné à une peine de prison de sept ans. Guéri de sa dépendance à l'alcool, il apprend à sa libération, que Wendy était enceinte à l'époque et qu'elle avait décidé de permettre à leur fils Joey d'être adopté. Rip fait invalider cette décision par les services sociaux, puisque la mère de Wendy avait contrefait sa signature. Dès lors, les Porter tentent par tous les moyens de récupérer leur fils, bien intégré dans la famille de Jack et Molly Campbell, un couple aisé qui avait jusqu'à présent caché ses origines à Joey.

Critique de Tootpadu

Le seul mystère de ce drame familial très conventionnel repose sur la façon dont les deux récits initialement parallèles vont se rejoindre. Meurtre, enlèvement ou accident ? Toutes les hypothèses sont permises pour insuffler un peu de tension dramatique dans ce film terne, le troisième du réalisateur Jon Gunn. Comme appréhendé, c'est la solution la plus convenue qui remporte la mise pour justifier la rencontre de deux couples que tout oppose. A partir de cette révélation qui n'en est pas une, l'intrigue de Like Dandelion Dust se conforme ennuyeusement aux conventions du genre auquel il appartient réellement : celui des téléfilms de la semaine, qui pullulent sur les chaînes du câble américain et qui exploitent sans la moindre originalité narrative ou artistique le malheur des personnages, pour réconforter les spectateurs dans leur torpeur qui passe pour du bonheur.
La charge émotionnelle des tractations pour la garde du petit garçon, tellement exemplaire et adorable que ce personnage pourtant crucial en perd tout intérêt et substance dramatiques, devient progressivement plus envahissante. En même temps, les instants authentiques et crédibles d'effusion des sentiments sont extrêmement rares, comme la première journée que Joey passe avec ses parents biologiques. Le plus souvent, la mise en scène de Jon Gunn tire les ficelles amplement connues d'une manipulation si voyante, qu'elle devient presque agaçante. Toutefois, l'insulte la plus énervante à l'égard de l'intelligence des spectateurs, c'est cette pseudo-tension du troisième acte, qui prétend que l'issue de cette histoire à dormir debout ne soit pas fixée depuis longtemps.
Les interprétations assez vaillantes d'une distribution, elle aussi partiellement de seconde catégorie, n'atténuent guère ce constat accablant. Barry Pepper se dépense sans la moindre gratification dans le rôle typique d'un alcoolique coléreux. Et Mira Sorvino a autant de mal à faire vivre son couple et à construire une famille, qu'à apporter un peu d'intensité à ce film très médiocre.

Vu le 7 septembre 2009, au Casino, Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Le cinéma indépendant permet très souvent aux acteurs confirmés d'obtenir de grands rôles dramatiques et de montrer au public leur potentiel réel. A travers une histoire simple de deux familles, qui se battent pour l'adoption d'un enfant (les parents naturels contre les parents d'adoption), ce film très émouvant met en avant Mira Sorvino dans un grand rôle de femme battue, qui souhaite récupérer son enfant.

Ce film nous montre à quel point un couple est prêt à se battre pour garder son enfant, quitte à aller contre la loi. Nous sommes ici loin des films hollywoodiens, où les caractères ont guère de profondeur. Que ce soit le mari riche, qui est prêt à corrompre un député ou à s'enfuir loin de tout avec sa femme et son fils, ou le mari pauvre qui se bat contre ses penchants pour l'alcool, tous les personnages ont leur zone d'ombre à combattre.

Cette œuvre pourrait ainsi être vu comme le Kramer contre Kramer des années 2000. Les acteurs principaux, cantonnés dans des blockbusters aux rôles secondaires, se révèlent d'excellents comédiens sous la direction de Jon Gunn.

La grande force de ce film est de poser à son public la question de ce qu'il serait capable de faire pour garder l'enfant qu'il aurait adopté.

Très émouvant et sincère, ce film est à ce jour celui, qui m'a le plus touché depuis le début de ce festival de Deauville. La note que je lui mets tient compte du jeux brillant des acteurs et de la mise en scène précise et sans temps mort.

Vu le 7 septembre 2009, au Casino, Deauville, en VO

Note de Mulder: