Nightmares in red white and blue

Nightmares in red white and blue
Titre original:Nightmares in red white and blue
Réalisateur:Andrew Monument
Sortie:Cinéma
Durée:96 minutes
Date:00 2009
Note:
Le premier film d'horreur de l'histoire du cinéma était une adaptation du "Frankenstein" de Mary Shelley en 1910. Un genre guère couronné de succès du temps du cinéma muet, le film d'horreur américain a par la suite connu une évolution en rapport étroit avec les préoccupations du public. Les films inspirés du style gothique des années 1930, ont ainsi laissé la place à un sentiment de désespoir après la guerre, et puis à la peur de la bombe atomique dans les années 1950. Le choc de Psychose a vite été supplanté par des films d'horreur d'un nouveau genre, réalisés par de jeunes prodiges comme John Carpenter et George A. Romero. Fort de l'évolution rapide des effets spéciaux dès les années 1980, les films d'horreur contemporains explorent surtout des recettes d'antan et des contes de tueurs en série.

Critique de Tootpadu

Le cinéma d'horreur est plus le genre de prédilection de notre confrère Mulder que le nôtre. Par conséquent, nous ne sommes pas forcément familiers du nombre imposant de films qui sont cités dans ce documentaire quelque peu sommaire. Les révélations se font néanmoins rares pendant ce tour d'horizon du genre, depuis ses balbutiements jusqu'à nos jours, qui sont plus synonymes d'un engouement commercial que d'un renouveau artistique de ce pan de l'industrie cinématographique américaine. Depuis le début de la décennie au moins, les véritables impulsions et provocateurs imparables de frissons nous proviennent d'Asie ou d'Europe, avec l'Amérique comme souvent à la traîne, lorsqu'il s'agit de faire progresser un nouveau style, au lieu de copier paresseusement les accomplissements des autres.
La tradition de l'horreur sur les écrans américains est néanmoins longue et riche en variations plus ou moins importantes. Le réalisateur Andrew Monument n'a pas peur de voir large dans son approche de l'histoire du genre, qui comprend ainsi des films aussi peu horrifiques au sens élémentaire que L'Ombre d'un doute d'Alfred Hitchcock et Boulevard du crépuscule de Billy Wilder. Cette tactique du fourre-tout permet certes d'élargir le champ de réflexion au delà de la niche passablement dénigrée des films d'horreur au sens strict du terme. Mais simultanément, elle oblige à passer trop rapidement sur les stades successifs du genre, en résumant superficiellement chaque décennie en un chapitre et un thème dominant. Du coup, l'apport d'informations est plutôt limité pour les cinéphiles au moins moyennement familiers de l'histoire du cinéma, tandis que les néophytes absolus, qui n'ont vu aucun film du siècle passé - et il doit hélas bien en exister parmi la jeune génération qui traverse actuellement l'adolescence -, y trouveront certainement de précieuses pistes d'accès et de découverte.
Enfin, si les interventions des vétérans du genre, John Carpenter et George A. Romero en tête, permettent une compréhension plus ample du fonctionnement de l'horreur au cinéma, on ne peut que regretter l'absence de figures tout aussi incontournables pour la renaissance de l'horreur dans les années 1970 et '80, comme Sam Raimi et Wes Craven. Il n'est pas sûr cependant que le format morcelé et stylisé comme une émission de télé du documentaire aurait convenu à une augmentation supplémentaire des participants. Dans l'état, Nightmares in red white and blue trouvera plus sa place en tant que supplément de qualité pour l'édition en vidéo d'une anthologie du genre auquel il se réfère, que comme documentaire incontournable sur un genre indémodable et invariablement populaire.

Vu le 6 septembre 2009, au Casino, Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Pour un critique de cinéma dont l'écrivain préféré est Stephen King, ce documentaire sur le cinéma d'horreur s'imposait comme un des événements attendus du festival de Deauville. Pour tous les non cinéphiles, qui veulent mieux aborder l'univers du cinéma d'horreur, ce grand documentaire permet une excellente ouverture.

Des années 1920 aux films d'horreur récents, ce documentaire n'oublie aucun des films cultes à revoir ou à découvrir. La plupart des réalisateurs qui ont donné son titre de noblesse à ce genre sont soit présents lors d'interviews (John Carpenter, John McNaughton, Joe Dante, Roger Corman, ...), soit honorés( Wes Craven, ...). A travers plus de 150 films, le réalisateur dresse un portrait très instructif du cinéma d'horreur. L'hommage qu'il rend à Stephen King montre à quel point mon auteur américain préféré a englouti toute la culture déviante américaine, pour imposer sa patte et influencer les grands réalisateurs qui ont adapté ses œuvres à l'écran (Frank Darabont, Brian De Palma). Ce documentaire rend aussi hommage aux grands tueurs psychopathes, les Jason Voorghes, les Freddy Krueger, les Hannibal Lector.

A mes yeux, ce documentaire s'impose comme un des événements de ce festival.

Vu le 6 septembre 2009, au Casino, Deauville, en VO

Note de Mulder: