Desperado 2 - il était une fois au Mexique

Desperado 2 - il était une fois au Mexique
Titre original:Desperado 2 - il était une fois au Mexique
Réalisateur:Robert Rodriguez
Sortie:Cinéma
Durée:101 minutes
Date:22 octobre 2003
Note:
Sands, un agent corrompu de la CIA, sort de sa retraite El Mariachi et lui demande d'empêcher l'assassinat du Président du Mexique. Barillo, un baron de la drogue, ambitionne en effet de renverser ce dernier...
(Source Allociné)

Critique de Mulder

En attendant ma critique....

Il était une fois au Mexique Desperado 2 marque la troisième apparition sur grand écran du personnage d'El Mariachi, musicien rebelle à la gâchette facile créé par Robert Rodriguez en 1992 avec El Mariachi et repris trois ans plus tard avec Desperado. Après que Carlos Gallardo ait inauguré le personnage dans El Mariachi, c'est l'acteur Antonio Banderas qui a repris le flambeau dans Desperado et Il était une fois au Mexique Desperado 2.

Qui mieux que son créateur Robert Rodriguez peut définir El Mariachi, le fameux tueur solitaire ? "L'histoire du Desperado mariachi est la synthèse de tout ce qui fait un héros mystérieux et vengeur, sans attaches", explique le réalisateur. "Au gré des films, il a évolué par lui-même, de péripéties en rencontres. Desperado, le second volet, était davantage une reprise plus qualitative de la première aventure. J'y développais le personnage, son côté sexy, son aspect secret, ce mélange qui fait de lui un tueur romantique qui se ballade avec un étui à guitare bourré d'armes mais qui est aussi un musicien. Avec ses armes incroyables et sa façon très spectaculaire de s'en servir, le Desperado associé la notion de héros classique à un modernisme très graphique."

Critique de Tootpadu

A Hollywood, les hommes-orchestres sont très rares. Alors qu'il est courant de tomber sur un réalisateur/scénariste ou un acteur/producteur, d'autres configurations sont plus difficiles à trouver, comme le réalisateur/chef opérateur Peter Hyams ou le monteur/compositeur John Ottman. Peut-être est-ce dû au partage du pouvoir dans les hautes sphères de la métropole du cinéma ? Quoiqu'il en soit, Robert Rodriguez est certainement unique en ce qu'il réunit pas moins de neuf (!) fonctions dans ce troisième film dédié aux mariachis à la guitare qui tue. Tandis que cette monopolisation du pouvoir créateur était compréhensible dans "El Mariachi", son premier film au budget minuscule, les sommes engagées en ce block-buster automnal rendent l'exploit d'autant plus impressionnant !
Bien que l'on ait beaucoup de sympathie pour ce jeune cinéaste depuis son premier film, il faut malheureusement admettre que "Desperado 2" est un ratage, un ratage intéressant, certes, mais un ratage tout de même. Ce qui cause en fin de compte sa perte, en dehors d'un scénario embrouillé, c'est le changement constant de rythme entre chaque séquence. Pendant que des éléments bavards suivent des scènes à l'action et à la violence stylisées, le tout peine à trouver un ton propre, une empreinte qui lui donnerait de la personnalité. On voudrait bien fermer les yeux sur le montage qui nous rappelle parfois péniblement les soi-disant films de Michael Bay, et le scénario insipide et sans grand intérêt, si seulement de l'autre côté de la balance il y avait suffisamment d'éléments divertissants, à défaut d'être jouissifs. Car, nul besoin de se leurrer, le cinéma de Robert Rodriguez est du genre bourrin et ne prend pas le temps de l'introspection, mais dans le cas de "Une nuit en enfer", par exemple, le résultat final était des plus réjouissants.
L'élément positif principal à retenir est donc l'interprétation de Johnny Depp qui, après les "Pirates des Caraïbes", constitue pour la deuxième fois de suite le salut récupérateur d'une oeuvre pour le moins très fade. A côté des autres cabotinages livides du reste de la distribution (Banderas est fidèle à lui-même, c'est-à-dire transparent & le rôle de Salma Hayek en flash-back est des plus superflus), le sien recèle au moins un certain charme, un certain humour auto-dérisoire. Cela ne va pas aussi loin que dans son rôle de Jack Sparrow, toutefois, il arrive à conférer une certaine émotion tragique vers la fin, lorsqu'il est déjà trop tard pour sauver cet échec décevant.

Vu le 30 octobre 2003, au Gaumont Grand Ecran, Salle 1, en VO

Note de Tootpadu: