Julie et Julia

Julie et Julia
Titre original:Julie et Julia
Réalisateur:Nora Ephron
Sortie:Cinéma
Durée:124 minutes
Date:16 septembre 2009
Note:
En 1949, l'Américaine Julia Childs s'installe à Paris avec son mari diplomate. Particulièrement gourmande, elle se lasse vite de l'oisiveté et intègre la prestigieuse école du Cordon Bleu, afin d'y assister comme seule femme aux cours professionnels donnés aux soldats américains. Ses exploits derrière les fourneaux font vite parler d'elle. Julia Childs s'associe alors avec deux femmes françaises pour écrire un livre de recettes, destiné aux ménagères américaines. En 2002 à New York, Julie Powell vient de changer de logement et se lance un défi fou pour retrouver ses repères : cuisiner toutes les recettes de l'ouvrage de référence de Childs au cours d'un an et publier ses expériences sur son blog.

Critique de Tootpadu

La recette de la nouvelle réunion de Meryl Streep et Amy Adams, après Doute, a beau être éprouvée, le résultat n'en est pas pour autant moins succulent. Il se dégage en effet un parfum des plus plaisants de cette comédie de Nora Ephron, une réalisatrice de laquelle on avait gardé un souvenir sensiblement plus niais et artificiellement sucré. Le secret de la cuisson de Julie & Julia réside dans son absence de faux pas et d'autres égarements de goût. Le scénario, signé par la réalisatrice, accomplit un dosage parfait entre les récits parallèles, passant de l'un à l'autre au moment opportun.
Prises séparément, chacune des deux histoires de la révolutionnaire de la cuisine américaine ou de son émule plongent peut-être un peu trop profondément dans les symptômes d'une obsession culinaire, qui risque à tout moment de virer dans la névrose. Cependant, à travers sa mise en parallèle, le combat des deux personnages féminins se complète au fil du temps. Ce n'est pas tellement d'un rapport de filiation qu'il s'agit dans ce contexte, bien que Julie s'imagine déjà en digne héritière de son idole, mais de la répétition d'un processus de reconnaissance littéraire, et plus généralement de la trouvaille inopinée d'un but dans la vie.
Le bienfait principal du film est par conséquent de réconforter les passionnés de tous bords, qui rêvent de consécration, à force de persévérer dans les projets qui leur tiennent à coeur. Parmi les autres lieux communs habilement soutenus, on compte une conception hautement idéalisée du couple, qui singe curieusement celle du couple d'Andy Sachs dans Le Diable s'habille en Prada. En dépit de cette tendance au rose-bonbon dans l'adversité sans gravité, Julie & Julia réussit à demeurer étonnamment plaisant et divertissant.
Le ton consensuel, mais jamais déplacé ou bêtement sirupeux du film est autant à mettre sur le compte de la mise en scène presque élégante de Nora Ephron, que sur celui des interprétations réjouissantes d'Amy Adams et, surtout, de l'excellente Meryl Streep, dont la joie de vivre soulève tout le film de plusieurs crans.

Vu le 5 septembre 2009, au Morny Club, Salle 2, Deauville, en VO

Note de Tootpadu:

Critique de Mulder

Nora Ephron, jusqu'à présent connue pour ses comédies mièvres mais attachantes, comme Nuits blanches à Seattle, nous livre ici son film de la maturité.

En effet, ce film se passe à deux époques différentes et s'inspire de deux histoires vraies. En 1949, l'histoire contée est celle de Julia Childs, qui changera à jamais la façon de cuisiner des femmes américaines. Nora Ephron eut une excellente idée en choisissant pour ce rôle l'une des plus grandes actrices américaines : Meryl Streep. Son interprétation nous montre à quel point cette actrice est capable de donner naissance à des personnages solides et convaincants. Le rôle de son mari, joué par Stanley Tucci, se révèle également un très bon choix, car leur couple parait réel au grand plaisir des spectateurs. On va ainsi suivre la carrière de Julia qui, passionnée de bons plats français, va à son tour vouloir apprendre à cuisiner.

L'autre partie du film se passant en 2002, nous montre comment une trentenaire dépressive veut donner un but à sa vie et décide de mettre en application en une année les 524 recettes du bestseller de Julia Childs. Cette partie, moins originale, se laisse cependant regarder grâce à la pétillante Amy Adams.

Ce film ne restera pas comme un grand film, mais la force du jeu de Meryl Streep laissera le spectateur se prendre en affection pour cette grande femme hors du commun. Je regrette cependant la durée trop longue du film. Certaines scènes auraient pu être supprimées pour le rendre plus vivant.

Vu le 5 septembre 2009, au Morny Club, Salle 2, Deauville, en VO

Note de Mulder: