Pur Sang - La légende de Seabiscuit

Pur Sang - La légende de Seabiscuit
Titre original:Pur Sang - La légende de Seabiscuit
Réalisateur:Gary Ross
Sortie:Cinéma
Durée:140 minutes
Date:08 octobre 2003
Note:
En 1936, alors que l'Amérique ressent encore les effets de la Grande Dépression, Charles Howard, un vendeur de bicyclettes qui a fait fortune, achète un étalon hargneux, aigri et sauvage, laissé pour compte. Il le confie à un entraîneur quasi mutique et à un jockey borgne, une étoile déchue. Ce trio insolite va métamorphoser le tocard Seabiscuit en un fabuleux champion. Des centaines de milliers d'Américains vont suivre passionnément ses victoires. Les champs de courses sont envahis, la radio retransmet en direct les grands prix, les journaux en font leur une... Seabiscuit devient l'une des plus fascinantes icônes de l 'histoire américaine. Il n'est plus seulement un cheval de légende mais incarne également, au coeur de la tourmente économique, la revanche de tous ceux qui ne devaient pas gagner.
(Source Allociné)

Critique de Mulder

Voici un très beau film sur l'espoir perdu de trois hommes que tout opposait mais que le hasard va réunir autour d'un superbe pur-sang. Sans être un accro du tiercé, on peut prendre plaisir aux scènes de courses impeccablement mises en piste. Grâce soit rendue à Gary Ross, cinéaste et amateur de courses, d'avoirsu filmer avec intensité et quelques bonnes idées les épiques empoignades entre Seabiscuit et ses rivaux. Mais au-delà du parcours de ce pur-sang, Gary Ross dresse le portrait des Etats-Unis au sortir de la crise de 1929 avec un petit air de Capra.

Gary Ross a admirablement bien tenu tenu les rênes de son petit cheval . Chris Cooper et Jeff Bridges sont tout simplement magnifiques. William H Macy apporte une touche d'humour bienvenue avec son personnage d'animateur radio . Quant à Tobey Maguire, le régime jockey lui réussit plutôt bien, alors qu'on l'avait quitté en train de tisser sa toile chez Sam Raimi. L'entendre s'exclamer sur Sea-biscuit en plein galop nous rappelle de bons souvenirs où il y a encore 2 ans il sautait d'un immeuble à un autre.

En conclusion, une belle histoire qui souffre un peu d'un manque d'épaisseur des personnages. Et surtout ne tenez pas compte des vilains canards qui ne manqueront pas de critiquer l'aspect américanophile du film. Quand on se sent mal chez soi, on se sent mal partout...

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

Chaque année, au moins une petite douzaine de films à messages sortent de l'industrie du cinéma américain. Célébrant à tour de rôle le courage et la détermination face à des obstacles apparemment insurmontables, qu'ils soient d'ordre racial, médical ou social, ils peuvent être considérés comme une propagande du bon sentiment, permettant aux spectateurs particulièrement malmenés ces temps-ci de ressortir de la salle de cinéma avec un peu plus d'espoir et de sérénité qu'ils n'y sont entrés. Généralement inoffensifs, en dépit d'un penchant conservateur, ils n'évitent pas toujours l'excès et la larme occasionnelle qu'ils font couler a souvent l'arrière-goût d'avoir été manipulée.
"Pur sang" est évidemment ce genre de film et bien que le résultat final soit agréable à regarder, il nous martèle son message - qu'on ne jette pas sa vie à cause de quelques bobos - de manière trop répétitive et lassante après la durée importante de ce drame hippique. Alors que la première partie paraît décousue avec ses trois destins parallèles qui se croiseront, elle a au moins le mérite d'apporter une certaine profondeur aux personnages. En effet, l'enchaînement des moments importants dans la vie de ces derniers cherche à procurer au film un souffle épique qu'il n'atteint malheureusement pas. La faute à une mise en scène qui ne sort que rarement des sentiers battus, qui s'appuie un peu trop sur la voix off et qui associe le cadre historique (la grande dépression des années 1930) d'une façon pas trop pertinente au récit. Au moins, elle opère le choix judicieux de s'abstenir d'un passage obligé et appréhendé en rapport avec le passé du jeune jockey, et elle mène la deuxième partie avec une main bien plus ferme, tout en trouvant une fin adéquate.
Pour un film sur un cheval, celui-ci ne prend pas tellement de place dans l'histoire qui se départage plutôt entre les personnages de Tobey Maguire, Jeff Bridges et Chris Cooper. Des trois, c'est Bridges qui a le rôle le plus intéressant et même si ce n'est pas un de ses meilleurs films, il s'en tire avec les honneurs. William H. Macy comme journaliste et homme des médias permet de sourire de temps en temps dans un film sérieux, ce qui en fait la distraction principale. Si après c'est un avantage ou un inconvénient dans un ton parfois pompeux dépend de la disposition du spectateur.

Vu le 9 octobre 2003, à l'UGC Ciné Cité Bercy, Salle 10, en VO

Note de Tootpadu: