Jeux d'enfants

Jeux d'enfants
Titre original:Jeux d'enfants
Réalisateur:Yann Samuell
Sortie:Cinéma
Durée:93 minutes
Date:17 septembre 2003
Note:
Une vie entière pour se dire "je t'aime". 80 ans pour démarrer une histoire d'amour. Et tout ça à cause d'un jeu. Ou peut-être grâce à un jeu. Sophie et Julien ont défini les règles du jeu. Ils en sont, pour le restant de leurs vies, les arbitres et souvent les victimes. "Cap ou pas cap ?" "Cap ! Bien sûr ! " Ils sont cap de tout : du meilleur comme du pire. Bafouer tous les tabous, défier tous les interdits, braver toutes les autorités, rire, se faire mal. Cap de tout !? sauf, peut-être de s'avouer qu'ils s'aiment. Ce jeu commence avec un pari innocent : un pari afin d'oublier que Maman est gravement malade, afin d'oublier quand toute la classe te traite de sale polak. Et quelques paris plus tard, le jeu devient ce qu'il y a de plus beau, de plus fort dans la vie des deux enfants. Ils jouent, ils s'aiment ? Le jeu, l'amour ? L'amour, le jeu : finalement c'est tellement plus simple d'être ami. Et ainsi la vie passe, le jeu reste, de plus en plus intense, comme la passion. Et chaque fois qu'ils se répondent "Cap !", ils se disent "Je t'aime plus que ma propre vie". "Plus que ma propre vie ?" "Cap !"
(Source Allo Ciné)

Critique de Mulder

Critique élaborée à partir de critiques lues sur Allo Ciné et revue par mes soins.

Evoquant le "j'aime, j'aime pas " qui rythme Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain de Jean-Pierre Jeunet, le "cap, pas cap" de Yann Samuell fonctionne comme le cri de ralliement de Julien et Sophie, tout au long du film. L'histoire d'amour ici contée est peu conventionnelle, mais contient des moments souvent drôles et parfois dramatiques. En plus, cette comédie romantique, qui ne finit pas par le célèbre dicton "ils vécurent heureux", évite tous les clichés du genre. Les acteurs, le scénario et la mise en scène sont assez attachants.

Très souvent critiqué pour sa ressemblance avec le chef-d'oeuvre de Jeunet, "Jeux d'enfants" reste malgré cela dans l'innovation. Avec une volonté affirmée de cassure avec le mythe de la "lovestory" habituelle, tout en jouant sur les rebondissements qu'une telle histoire d'amour peut sous entendre, Yann Samuell nous livre un très joli film.

Ce film doublé d'une musique magnifique est le film français de septembre à voir.

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

A partir d'une idée pour le moins intéressante - le lien d'abord amical et ensuite amoureux entre une fille et une garçon qui se lancent des défis, d'abord coquins, par la suite pervers - ce premier film est plombé dès l'entrée en jeu par une mise en scène qui se donne de faux airs d'"Amélie Poulain", franchement pénible ! Cela commence avec la photographie aux couleurs saturées, tel le film de Jeunet, sans en avoir le lyrisme - et encore, "lyrisme" est un bien grand mot pour les bons sentiments de pacotille de notre Amélie nationale chérie, mais en tout cas, à l'époque ça passait, ici, ça casse - et se perpétue tout au long des une heure et demi, que l'on sent bien, à travers une réalisation plombée par d'innombrables tics, plus tapes à l'oeil les uns que les autres. Alors qu'on avait encore de l'espoir après le plan du générique, ce chantier particulier accompagné correctement par la musique de Philippe Rombi (compositeur attitré de Ozon), les choses se gâtent rapidement avec cette structure narrative morcelée sans maîtrise et sans raison - sauf de faire 'à la mode' ou 'à la Jeunet', peut-être - et certaines séquences ratées (celle de la bibliothèque, notamment).
Le film dans son ensemble est probablement moins lourdingue qu'il n'a l'air, mais comme il est dépourvu d'éléments récupérateurs (le jeu des comédiens reste correct sans plus, bien que Canet en éternel immature nous tape sur les nerfs depuis un bon bout de temps), l'on sort du cinéma quelque peu déçu d'avoir perdu deux heures de sa vie avec ça.
Yann Samuell, rend moi le temps que j'ai perdu avec ton oeuvre prétentieuse ou, mieux encore, essaie de faire un film personnel la prochaine fois ! Cap ou pas cap ? Pas cap, hélas !

Vu le 22 septembre 2003, à l'UGC Ciné Cité Bercy, salle 23

Note de Tootpadu: