Associés (Les)

Associés (Les)
Titre original:Associés (Les)
Réalisateur:Ridley Scott
Sortie:Cinéma
Durée:116 minutes
Date:17 septembre 2003
Note:
Deux professionnels de l'arnaque à la petite semaine - Roy, le vétéran du tandem, et Franck, son jeune et ambitieux émule - fourguent à des coûts prohibitifs des "systèmes de filtrage d'eau" bas de gamme, assortis de lots alléchants : voitures, bijoux ou croisières tropicales, que leurs victimes ne collecteront bien sûr jamais. Ces opérations sont juteuses, mais la vie privée de Roy est moins reluisante. Agoraphobe et sujet à des tics obsessionnels compulsifs, il consulte un psy pour continuer à fonctionner. C'est alors qu'il découvre avec horreur qu'il a une fille - une enfant dont il soupçonnait l'existence, mais qu'il n'avait jamais cherché à rencontrer. Pis, Angela, 14 ans, n'a qu'une envie : retrouver son père. L'arrivée impromptue de l'adolescente bouleverse les routines névrotiques de Roy, mais passé le choc initial, celui-ci commence à prendre goût à sa tardive paternité...
(Source AlloCiné)

Critique de Mulder

Voici un film assez original par son ambition modeste pour de nombreuses raisons.

Tout d'abord, Ridley Scott connu pour ses grands films ("Blade runner", "Alien", "Gladiator"..) nous trousse ici une petite comédie policière réussie avec un très bon casting. Le réalisateur traîte "la légèreté avec sérieux parvenant à mixer avec justesse effets comiques et situations mélodramatiques".

Ensuite, "Les Associés" est la toute première réalisation de Ridley Scott produite sous l'égide des studios Warner Bros et ayant en plus comme producteur exécutif, Robert Zemeckis.Ce film marque sa première collaboration avec Ridley Scott. "Les Associés" est une une véritable comédie "débordante d'humour de la première à la dernière scène", mais également "une fable très morale, et d'autant plus curieuse qu'elle regorge de personnages peu recommandables.

Enfin, le fait de retrouver Nicolas Cage dans un rôle encore différent est un vrai plaisir. Il nous montre qu'il est devenu avec le temps un très grand acteur aussi à l'aise dans les blockbusters ("The Rock") que dans des drames ("Birdy") que dans des comédies ("Family man"..)

A voir pour passer un moment sympa.

Note de Mulder:

Critique de Tootpadu

La carrière de Nicolas Cage est des plus erratiques et c'est cela qui la rend intéressante, en dépit de certains choix discutables. Après s'être lancé, il y a à peu près vingt ans, avec un petit coup de pouce de son oncle, Francis Ford Coppola, dans des films comme "Rusty James", "Cotton Club" ou encore "Peggy Sue s'est mariée", il accède peu à peu au statut de jeune premier dans des films indépendants, parmi lesquels "Arizona Junior" des frères Coen. Cette partie de sa filmographie trouve son apogée dans "Sailor et Lula" de David Lynch, en 1990. Ensuite, il participe le plus souvent à des comédies grand public et sans prétention ("Lune de miel à Vegas"), qui remportent un certain succès, sans faire avancer ses talents d'acteur. Avant de s'enliser inéluctablement dans cette voie sans issue, Cage surprend tout le monde dans le rôle d'un alcoolique dans "Leaving Las Vegas", qui lui permettra de réussir le grand schelem en emportant la quasi-totalité des prix d'interprétation cette année. Ceux qui croyaient qu'il allait persévérer dans des films à sujet difficile et s'appuyant sur la qualité de leurs acteurs ont eu le plus grand tort. En effet, il se "prostitue", dans les yeux de certains, en jouant dans un gros block-buster après l'autre, de "Rock" en 1995 jusqu'à "60 secondes chrono" en 2000. Parallèlement, il s'essaie dans des rôles plus dramatiques, en général avec un réalisateur chévronné au gouvernail (De Palma, Schumacher, Scorsese), mais ces oeuvres ne rencontrent que l'indifférence, voire la déception. Une tentative de revenir à des drames larmoyants échoue également ("Family Man" & "Capitaine Corelli") et tant mieux, vu l'aspect très convenu et ennuyeux de ces films. Une fois que la période des films à gros moyens semble définitivement révolue, après l'échec de "Windtalkers", Cage se tourne vers une nouvelle forme de comédie, dont fait également partie le film qui nous intéresse ici. Comme dans "Adaptation", l'acteur y joue un homme névrosé, incapable de vivre normalement, qui dénote dans la machine hollywoodienne bien huilée, portée à son comble ici (techniquement parlant, très peu de choses peuvent être reprochées aux "Associés") et détournée malicieusement dans son film précédent. On espère que Cage poursuivra sur cette voie qui est bien plus excitante que les produits bourrins qui lui ont permi de se faire un nom auprès du grand public.
Quant au réalisateur Ridley Scott, ce film peut paraître mineur en vue de ses oeuvres précédentes, mais, en fait, il constitue plutôt la répétition d'un cycle vécu il y a presque vingt ans. Après ses trois productions mastodontes ("Gladiator", "Hannibal" et "La Chute du faucon noir"), Scott semble vouloir se dégourdir un peu avec un film de genre fort divertissant, mais auquel il manque l'envergure des autres pré-cités. Il avait procédé de la même façon près du début de sa carrière, lorsque "Traquée", un polar bien mené avec Tom Berenger, faisait suite, en 1987, à "Aliens", "Blade Runner" et "Legend". Cependant, c'est souvent dans les oeuvres d'une prétendue moindre importance que se révèle le vrai talent d'un maître. Ici, la mise en scène est efficace et rarement lente et nous permet de suivre avec beaucoup de plaisir une intrigue qui subit, hélas, le syndrome d'un film important de 1995, mais qui reste dans l'ensemble très divertissante.
Au bout du compte, cette comédie d'escrocs est parfaitement exécutée par le très habile artisan qu'est Ridley Scott, à notre humble avis, et jouée avec plein de tics entièrement assumés par un Nicolas Cage en grande forme !

Vu le 30 septembre 2003, au MK2 Bibliothèque, Salle 11, en VO

Note de Tootpadu: