Hannibal Lecter : Les origines du mal
Titre original: | Hannibal Lecter : Les origines du mal |
Réalisateur: | Peter Webber |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 120 minutes |
Date: | 07 février 2007 |
Note: | |
Le jeune Hannibal Lecter doit prendre la fuite avec sa soeur Mischa et ses parents, face au retrait sanglant de l'armée allemande en Lituanie à la fin de la Seconde guerre mondiale. Après la disparition des parents, Hannibal tente de prendre soin de sa petite soeur. Mais un groupe de pilleurs, mené par le cruel Grutas, prend les deux enfants en otage. Marqué par cette période douloureuse de sa vie, Hannibal s'évade de l'orphelinat après la guerre et rejoint sa tante, la belle Madame Murasaki, en France. Il jure de se venger de Grutas et des autres criminels de guerre.
Critique de Tootpadu
Depuis Le Sixième sens de Michael Mann pour les intimes, et Le Silence des agneaux de Jonathan Demme pour le grand public, Hannibal Lecter compte parmi les méchants les plus populaires du grand écran. En raison de l'énorme succès commercial de ses aventures sanguinaires, deux autres adaptations franchement pas terribles ont vu le jour jusqu'à présent (Hannibal de Ridley Scott et Dragon rouge de Brett Ratner). Le seul aspect de la vie de Hannibal pas encore exploré, à l'exception de sa disparition qui nous sera sans doute pas épargnée lorsque Anthony Hopkins en aura assez de jouer au réalisateur, reste donc l'enfance du monstre. "C'est ainsi que tout a commencé ..." Pour démystifier un personnage légendaire et adhérer aux principes psychologiques les plus ordinaires, il n'y a pas mieux.
Dans ce prologue aux atrocités du tueur en série gourmand, les explications un peu faciles abondent. Les raisons pour la cruauté de Hannibal sont vite trouvées et la violence, quoique gratuite, s'inscrit dans la quête de vengeance du jeune homme. L'obsession avec les hommes qui l'ont traumatisé en étant gamin, Hannibal la brandit telle une justification pour ses actes abjectes. Basée sur un tel raisonnement, l'histoire manque d'enjeux crédibles, ainsi que de moments intenses qui la hisseraient au panthéon du thriller. De même, le récit reste très conventionnel dans son entassement de cadavres, dépecés selon les règles de l'art.
Néanmoins, un point cardinal arrache le film de sa torpeur soignée : le jeu de Gaspard Ulliel. Ce n'est pas tant une imitation plus jeune de l'interprétation mythique d'Anthony Hopkins qu'on voit là, mais l'approche curieux, perfide et sans peur de l'exagération, d'un acteur qui nous avait plutôt déçus récemment (Les Egarés). Surtout la voix, suave et inquiétante, confère au personnage une dimension trouble qui se conjugait différemment chez Hopkins.
Vu le 22 janvier 2007, au Planet Hollywood Champs-Elysées, en VO
Note de Tootpadu: