Baby Cart 1 : Le Sabre de la vengeance
Titre original: | Baby Cart 1 : Le Sabre de la vengeance |
Réalisateur: | Kenji Misumi |
Sortie: | Cinéma |
Durée: | 82 minutes |
Date: | 00 1972 |
Note: | |
Ogami Itto était jadis le bourreau officiel du shogun. Mais les mercenaires également au service du maître féodal lui envient ce poste prestigieux. Ils préparent alors un complot qui mènera à la déstitution d'Ogami Itto et à la mort de sa femme. Désormais, l'ancien bourreau devra sillonner le pays avec son jeune fils, en offrant ses services de tueur à gages au plus offrant. Le maître d'un fief l'engage ainsi pour éviter l'embuscade du prince par un de ses ministres, prévue près d'un bain thermal.
Critique de Tootpadu
Ce premier volet de la saga du loup à l'enfant, inspiré d'un célèbre manga, est du cinéma comme nous l'aimons : viscéral, épuré, dense et tout simplement très beau. Les différentes influences (film de sabre, western spaghetti, drame japonais) y confluent très organiquement pour donner un spectacle impressionnant. Et pourtant, le film dépasse de loin les limites basses du film d'exploitation, peuplé de seins nus et de fontaines de sang qui giclent en permanence, puisqu'il sait intégrer son héros conflictuel dans un décor à l'esthétique splendide.
Kenji Misumi s'offre en effet le luxe de petites digressions naturalistes dans son rythme de narration pourtant soutenu. A partir de cadrages étranges, de mouvements de caméra inconventionnels et d'un recours à la surimpression efficace et surprenant, il donne aux aventures du justicier un ton très particulier. Ce n'est pas tout à fait un style baroque, et l'influence manifeste de Sergio Leone se trouve curieusement détournée dans le cadre oriental. Et si cette esthétique très précise de l'affrontement avait accompli un mouvement de boomerang, de l'action samouraï chez Kurosawa, en passant par le western italien à la Leone, pour revenir, plus métissée et plus riche, dans les films de Misumi, qui y trouvent en plus une noblesse dans l'exagération ? Toujours est-il que ce récit alambiqué et beau nous fait découvrir un pan supplémentaire de l'incommensurable variété du cinéma populaire asiatique !
Vu le 1er septembre 2005, au Reflet Médicis, Salle 3, en VO
Note de Tootpadu: